OMC : le G8 veut les grandes lignes d’un accord dans un mois

 
 
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Des policiers devant un monument pour le G8, à Saint-Pétersbourg le 13 juillet 2006 (Photo : Denis Sinyakov)

[16/07/2006 15:43:54] SAINT-PETERSBOURG (AFP) Les pays du G8 ont tenté dimanche de relancer les négociations à l’OMC sur la libéralisation du commerce mondial, aujourd’hui dans une impasse complète, en se fixant jusqu’à la mi-août pour accoucher des grandes lignes d’un accord.

Dans un déclaration commune publiée à Saint-Pétersbourg, ils demandent qu’un compromis en ce sens “concernant les droits des douane agricoles et industriels” soit trouvé “d’ici un mois” au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

“En clair, cela signifie un accord sur les chiffres-clés tels que les plafonds de droits de douane” que les différents pays s’engageraient à appliquer, souligne une source européenne au G8.

Il faudrait ensuite plusieurs mois pour finaliser un texte global très détaillé et complexe, que les Huit attendent toujours pour la fin de l’année. En ce sens, ils ont exhorté toutes les parties à oeuvrer “de toute urgence” à la conclusion “d’ici la fin 2006” du cycle de l’OMC de Doha, lancé fin 2001 dans la capitale du Qatar et qui ambitionne d’aider les pays en développement.

La date-butoir de mi-août “est un objectif ambitieux”, a reconnu le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, présent à Saint-Pétersbourg. Mais “si le G8 ne prend pas les affaires en main sur ce dossier personne ne le pourra”, a-t-il dit.

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Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, à Saint-Pétersbourg le 15 juillet 2006 (Photo : Denis Sinyakov)

Bruxelles négocie au nom de tous les pays de l’Union européenne à l’OMC, où les tractations achoppent toujours principalement sur les questions agricoles, avec une rivalité Nord-Sud compliquée d’un différend euro-américain.

L’Union européenne est sous pression pour réduire ses droits de douane sur les produits agricoles et les Etats-Unis pour abaisser les généreuses subventions qu’ils versent à leurs exploitants. En retour Bruxelles et Washington demandent aux pays du Sud qu’ils ouvrent davantage leurs frontières aux biens industriels et aux services occidentaux.

L’échéance de la mi-août n’engage en l’état que les pays du G8 actifs à l’OMC (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada, Japon, Italie et Allemagne). Ces derniers retrouvent cependant lundi à Saint-Pétersbourg les dirigeants des principales économies émergentes mondiales, dont le Brésil et l’Inde, qui jouent un rôle de premier plan à l’OMC.

Le directeur général de l’organisation, Pascal Lamy, qui fait office de médiateur, est aussi attendu.

Si la date-butoir est entérinée, un round de négociations décisif au niveau ministériel devrait débuter rapidement au siège de l’OMC à Genève, a indiqué une source européenne au G8.

Faute d’une ébauche d’accord avant la fin de l’été, le cycle de Doha de l’OMC serait moribond.

La perspective d’élections dans plusieurs pays, comme aux Etats-Unis à l’automne, ou l’an prochain en France, arc-boutée sur la défense de la Politique agricole commune (PAC) européenne, complique les choses, poussant chacun à se renvoyer rituellement la responsabilité de l’impasse.

Dimanche à Saint-Pétersbourg, le président français Jacques Chirac a appelé les Etats-Unis et les grands pays émergents à “faire mouvement” pour sauver les négociations.

“Il faut que chacun fasse des efforts”, jusqu’à présent “seule l’Europe a bougé” et est allée “aux limites extrêmes” de ce qu’elle peut faire sur l’agriculture, a-t-il averti.

“Nous ne pourrions pas aller au-delà sans nouveau mandat” confié à la Commission européenne, a ajouté le chef de l’Etat, mettant ainsi implicitement en garde le négociateur européen, le Commissaire Peter Mandelson, contre toute concession excessive.

 16/07/2006 15:43:54 – © 2006 AFP