Wall Street, plombée par le Proche-Orient, pourrait s’enfoncer encore plus

 
 
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Des courtiers à la Bourse de New York (Photo : Spencer Platt)

[15/07/2006 07:14:25] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, minée par l’escalade des tensions au Proche-Orient, sera suspendue la semaine prochaine à l’évolution de la situation, qui pourrait éclipser les résultats attendus de plusieurs poids-lourds de la cote et lui faire poursuivre son plongeon.

Lors de la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a cédé 3,17%, terminant vendredi à 10.739,35 points.

L’indice composite du Nasdaq a perdu 4,35% par rapport à vendredi dernier, à 2.037,35 points.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a reculé dans le même intervalle de 2,31%, à 1.236,20 points.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 5,059% contre 5,132% vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans à 5,111% contre 5,174%.

Après une semaine pourtant entamée sur une note positive, l’escalade de la violence en milieu de semaine a provoqué de nouveaux records des prix du pétrole, qui ont dépassé 78 dollars le baril et contribué à enfoncer les indices dans le rouge.

Pour Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, “cela fait beaucoup penser à la première guerre du Golfe en 1990-91: à chaque fois qu’un missile Scud frappait Israël et qu’ils le montraient sur CNN, le marché perdait 50 points”.

Ces tensions au Proche-Orient ont “complètement occulté le reste, à savoir les premiers résultats trimestriels des sociétés”, soulignait de son côté Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.

Plusieurs annonces ont tout de même déçu les marchés, qui ont ainsi trouvé une raison supplémentaire de ne pas rebondir.

Le conglomérat industriel américain 3M ou le groupe d’aluminium Alcoa ont notamment fait état d’avertissement sur résultat et de ventes inférieures aux attentes.

La semaine prochaine s’annonce riche en nouvelles publications, plusieurs poids lourds de la cote devant annoncer leurs résultats trimestriels, comme Johnson and Johnson et Coca-Cola mardi, Apple, Ebay et Intel mercredi, Microsoft, Ford, Pfizer et Google jeudi.

“Même si les résultats ressortent supérieurs aux attentes, ils n’auront un impact positif sur les marchés que si la situation géopolitique s’est apaisée et ce n’est pas la voie vers laquelle on semble s’orienter”, soulignait Michael Malone, de SG Cowen.

L’indice Dow Jones pourrait ainsi “casser un premier seuil technique sous 10.700 points”, soit son plus bas de l’année, estimait Marc Pado, ajoutant que la prochaine résistance se situe à 10.500 points.

Les opérateurs attendent par ailleurs l’audition semi-annuelle du président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, qui s’exprimera mercredi et jeudi devant le Congrès.

“M. Bernanke devrait continuer à affirmer que tout resserrement monétaire dépendra des prochaines statistiques macro-économiques”, ont estimé les économistes de Lehman Brothers dans une note.

Les marchés scruteront donc mercredi avec intérêt les chiffres des prix à la consommation de juin, pour tenter d’y déceler des indices d’un reflux des pressions inflationnistes, dont la montée en mai-juin les avait affolés.

“Les marchés pourront juger si le discours de M. Bernanke sur l’inflation est plutôt ferme ou plutôt souple à la lumière de ces chiffres”, selon Lehman Brothers.

Son audition coïncidera avec la publication jeudi des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed.

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 15/07/2006 07:14:25 – © 2006 AFP