Industrie automobile : Y a-t-il une vie après l’assemblage ?

 

Industrie automobile

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Par
Maryam
OMAR

 

im2_010206.jpgAu moment
où la société ‘’Le Moteur’’ vient d’annoncer la commercialisation des
nouveaux Mitsubishi L200 assemblés en Tunisie, c’est un nouveau credo pour
la totalité de notre industrie manufacturière qui vient s’ajouter à la liste
de notre talent national. Pourtant, la question reste entière : sommes-nous
capables de dépasser le niveau de l’assemblage pour nous aventurer sur le
chemin ardu de la création ?

Ces nouveaux véhicules se situent entre le pick-up classique à vocation
utilitaire et le Sports Utility Vehicle (SUV) prisé par les amateurs des
virées hors des sentiers battus. De fait, ils charrient une image de marque
équivalente d’un certain standing social mais à des niveaux de prix bien
inférieurs à ceux des 4×4 de prestige, les rendant ainsi à la portée de la
classe moyenne. Homologués en Tunisie en décembre 2005 après de longues
procédures d’assistance technique et de contrôle de la part des ingénieurs
de Mitsubishi international, ils ont un taux d’intégration très honorable
qui ne laisse aucun doute quant au niveau technique de l’industrie
automobile en Tunisie.

Car il faut souligner que ces nouveaux Mitsubishi sont assemblés dans l’une
des institutions de proue de notre industrie : la Société tunisienne
d’industrie automobile (STIA pour les intimes). Celle-ci a réalisé, pour
‘’Le Moteur’’, un lot pilote de 30 véhicules en septembre 2005 et a entamé
la production industrielle destinée à la commercialisation à partir de
décembre. Pour cette année 2006, le contrat parle de 1.200 véhicules à
réaliser.

Tout cela représente évidemment d’excellentes nouvelles pour notre industrie
manufacturière, mais il y a un problème… Car il faut se rendre à l’évidence
que la STIA et une foule d’autres constructeurs ont derrière eux un passé
commun de plusieurs décennies à faire de l’assemblage sans que cela débouche
sur ‘’autre chose’’. Certes, les technologies et le savoir-faire pratiqués
aujourd’hui par la STIA et les autres n’ont vraiment rien à voir avec ce qui
se faisait dans les années 1970, mais c’est cette mission d’exécutant qui ne
semble pas décidée à s’ouvrir à des perspectives plus ambitieuses qui
commence à peser sur l’industrie.

La création de véhicules automobile est connu pour être un processus d’une
très grande complexité, mais nous demeurons convaincus que si audience était
donnée, par exemple aux quelques expériences ‘’artisanales’’ où des ateliers
privés se sont essayés à de nouvelles carrosseries, on pourrait tenir le bon
bout.