Les Tunisiens et l’INS : A propos des statistiques, soyons sérieux SVP !

Par : Autres

Les Tunisiens et l’INS

A propos des statistiques, soyons sérieux SVP !


Par
Maryam OMAR

 

Avez-vous jamais
pris la peine d’observer l’ambiance de fébrilité qui s’empare des
investisseurs et analystes américains à la veille de la publication des
différentes statistiques US (les comptes-rendus des réunions du comité de
politique monétaire de la FED, les commandes des biens durables, les
prévisions des emplois publics, les estimations du PIB…) ?

Une fébrilité tout à fait naturelle quand il est notoirement connu que ces
statistiques donnent le ton pour tout ce qui touche à la chose
économique/sociale/politique et qu’elles sont réalisées avec une ferveur
quasi–religieuse avec l’implication des meilleures institutions
spécialisées publiques et privées. Les statistiques sont ainsi devenues,
depuis des décennies, un outil de travail incontournable, un élément d’une
rigueur extrême .

En Tunisie, l’Institut National de Statistiques est une prestigieuse
institution qui fournit des services remarquables. Cependant, il faudrait se rendre à l’évidence : ses statistiques ne
sont ni estimées à leur juste valeur ni attendues avec fébrilité par les
investisseurs, les analystes et les décideurs. C’est plus… monotone et pas
du goût de l’une des lectrices de Webmanagercenter qui vient de nous faire
part de quelques réflexions «décapantes».

Pour reprendre ses propres termes, «c’est le cri d’alarme d’une sociologue,
spécialiste en mathématiques appliquées… qui rêve d’ouvrir l’INS pour que
nos données soient génératrices de richesses». Les observations de cette
dame peuvent être récapitulées en trois idées : manque de réactivité,
inaccessibilité à la base des données, marginalisation de l’analyse.

C’est d’ailleurs ce dernier point qui semble lui tenir le plus à cœur car
elle s’interroge sur la signification de ce travail de statisticiens s’il
n’est pas confronté à celui des sociologues pour expliquer et comprendre les
raisons pour lesquelles les Tunisiens mangent plus, qu’ils n’ont pas de
dettes, qu’ils travaillent , qu’ils sont HEUREUX… « L’INS devrait entendre
ce qu’a préconisé le Président Ben Ali et ouvrir cette institution aux
analystes afin que les données issues des 6000 ménages recensés donnent lieu
à une “fonction d’écoute”… La consommation, l’emploi, la sécurité
alimentaire, l’endettement… tant de facteurs pour comprendre où nous
allons…, » souligne-t-elle.

Notre lectrice récapitule toutes ses réflexions en une ultime revendication
: la mise à niveau de cette institution. Et cette revendication est partagée
car les statistiques ont un rôle bien plus important et plus sérieux à jouer
dans un pays pré-émergent comme la Tunisie.

 

25 – 01 – 2005 ::
07:00

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