Société Chimique Alkimia

Par : Autres

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Société Chimique Alkimia

Résultat en hausse
et prises de participation à l’étranger en perspective

 

L’historique de l’action Alkimia au cours des six dernières années reflète
une évolution en dents de scie. Le cours le plus haut passe de 44,250
DT en 1996, à 51,300 DT une année plus tard, puis à 50,700 DT en 1998,
à 35,800 DT en 1999, à 30,000 une année plus tard et enfin à 34,500 DT
pour l’année 2001. Selon Mr Ali Ben Ali son PDG , elle “se porte
bien
“.

 

Aujourd’hui le cours est de 30,460 DT avec un PER de 11.

Celui qui a acheté il y a six ans l’action à 43, se retrouve maintenant
avec un prix de 45 DT et 20 % d’actions gratuites. Il se retrouve ainsi
presque dans les mêmes proportions qu’au début. Il n’a certes pas perdu,
mais pas trop gagné non plus. ” Il détient
un titre pour l’avenir et qui va gagner
” estime Ali Ben
Ali qui ne se voit pas actuellement concerné par la crise de la bourse.

 

Soutenir son propre titre, n’est donc pas à l’ordre du jour chez AlKimia.
Pour l’instant nous n’avons pas l’intention de le faire, le titre
n’est peut-être pas assez liquide car les gros actionnaires sont très
stables et ne font pas de grosses manipulations, mais notre titre est
stable et le contrat de liquidité n’est pas nécessaire
“. Mr Ali
Ben Ali n’éloigne cependant pas l’éventualité de l’achat par la société
de ses propres actions pour son propre compte. ” Ça renforcerait
la confiance des petits porteurs en la société et ça montrerait que la
société croit en son titre
” ajoute-il.

 

D’un
nominal de 10 DT, l’introduction de cette société exportatrice en 1996
dans la bourse par OPV par la cession de 33 % du capital détenu par l’UBCI,
s’est faite à 43 DT.

 

Plus
tard il y a eu des ventes plus chères, comme celle de la vente en 1996,
par la CODEPAR des 82485 actions. En 1997 et 1998 la société connaît deux
augmentations de capital de 10 % l’an par incorporation de réserves. Tous
les ans AlKimia a distribué entre 15 à 20 % du nominal en dividendes.

 

Au
titre de l’exercice 2001 le dividende a été de 2,25 DT par action. Le
petit actionnariat détient environ 60000 titres sur plus de 1 770 230
titres, ce qui est peu et ne représente que 3,79 %. Au 30 juin 2002 leur
nombre est de 445 actionnaires, alors qu’au lendemain de l’OPV, ce nombre
était de 1848 actionnaires.
 

Le
résultat du premier semestre de l’année 2002 a été de 4 851 244 DT, contre
2 843 412 DT à la fin du premier semestre de l’année 2001. Mr Ali Ben
Ali qualifie ce résultat d’exceptionnel et il a raison d’autant plus que
sa situation de trésorerie a connu le même courant ascendant, passant
de 2,144 MDT en 2001 à 8,843 MDT à la fin du premier semestre de cette
année. Réaliste aussi, le PDG d’Alkimia explique cependant ce bon résultat
par l’importante chute des prix des matières premières et surtout de la
lessive de soude. En janvier 2002, en effet la tonne de soude était à
172 dollars. Depuis avril elle est vendue à 64 dollars seulement.

 

L’effondrement est dû au fait que la lessive est un “By Product“.
Les chimistes fabriquent en effet du chlore par électrolyse et fabriquent
donc de la lessive de soude comme produit fatal. Quand la demande de chlore
est importante au niveau international, beaucoup de soude fatale est produite
et ils s’en débarrassent à bas prix. “On est cependant actuellement
entrain de vivre un redressement des prix qui se situe, pour septembre,
à 100 dollars et pour novembre à 140 dollars
” avertit Mr Ali
Ben Ali.

 


Des prises de participation à l’international en
vue

 

alkimia.gifLe
résultat d’exploitation a aussi été bon. Il est en effet de 4,2 MDT contre
1,3 MDT au premier semestre 2001. Mais si l’usine fait un bon résultat,
la chute du cours du dollar fait aussi des pertes de change. Au terme
du premier semestre 2002, ces pertes totalisent plus de 993 000 DT contre
472 000 DT au premier semestre 2001.

 

Le
résultat net a certes doublé, poursuit toujours prudent le PDG d’AlKimia,
mais c’est celui du premier semestre uniquement et beaucoup de choses
peuvent arriver. Et si rien d’autre n’arrive sur le plan international,
l’année 2002, nous le sentons à la demande, sera certainement un meilleur
cru que 2001, et cela bien que l’on s’attende à ce que le second semestre
de cette année soit moins bon que le premier
“.
 

Au
niveau de la production, Alkimia dispose d’un outil de production neuf
et fiable, fait 100000 tonnes de STPP et même plus, puisqu’en 2001, il
a été produit un peu plus de 118000 tonnes et cette année il sera produit
120000 tonnes. Au 30 juin de cette année, il n’a cependant atteint que
le niveau de 58 370 tonnes, contre 59 015 tonnes pour la même période
une année auparavant. “Contrairement aux autres producteurs, soutient
malgré cela Mr Ali Ben Ali, nous sommes entrain de penser à une augmentation
de notre capacité de l’ordre de 50 000  tonnes
“.

 

Cette
augmentation pourrait ne pas se faire à Gabes. Le conseil d’administration
de la société pencherait en effet plus vers des prises de participation
soit en Algérie, soit en Egypte auprès de producteurs locaux. Et le PDG
de confirmer cette information en précisant qu'”une équipe d’Alkimia
est actuellement en Algérie, chez Asmidal, pour cela. Nous sommes en pleine
évaluation
” L’effort d’investissement de cette prise de participation
serait de l’ordre de 5 MDT.

 

Si
Alkimia avait à augmenter sa capacité à Gabes, cela lui aurait au contraire
coûté 35 MDT pour un rendement de l’ordre de 20%. “En Algérie
nous achetons un marché. Il est extrêmement important et est appelé à
se développer
“. Alkimia n’exclut pas non plus apprend-on, la
possibilité d’une prise de participation à l’ICC (Industrial Chimical
Compagny) égyptienne, malgré ses difficultés à cause du fait que la production
est essentiellement basée sur l’acide purifié.

 

Au
niveau ventes, les exportations d’Alkimia sont centralisées sur 5 pays
clé que sont le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Turquie
et bien sur la Tunisie
. 45 % de la production est exportée vers l’Egypte,
25 % par le Maroc et 18 % par la Tunisie, puis l’Arabie Saoudite et 12
% sur la Turquie. Le plus grand acheteur d’Alkimia est Procter &
Gamble
qui a enlevé en 2001, plus de 55 000 tonnes et 65 000 tonnes
cette année. Vient ensuite Henkel qui prend de l’importance après
qu’il ait transposé le même schéma d’investissement qu’il a opéré en Tunisie,
sur l’Egypte, la Syrie, le Liban et tout récemment en Algérie où il vient
de racheter trois importantes usines étatiques.

 

Alkimia
a aussi des plans pour augmenter ses ventes et se développer à l’export.
Sur l’Algérie en effet, elle serait entrain de réfléchir a des relations
plus étroites. En faisant jouer son statut de pays de l’UMA, Alkimia pourrait
discuter un accord de partenariat qui lui confèrerait le statut de producteur
local, lui permettrait de d’éviter les droits de douanes protégeant l’unique
producteur étatique algérien restant qui est la société Asmidal, et augmenter
par la même ses ventes sur l’Algérie.

 

Un
contexte international mi-figue mi-raisin

 

Le
marché du STPP (tripolyphosphate de sodium), produit d’Alkimia, est jusqu’ici
qualifié de bon, quoique d’autres producteurs parmi ses concurrents connaissent
des difficultés. Rhodia ou ex-Rhône Poulenc par exemple, délaisse de plus
en plus la chimie de base en général et le STPP en particulier et s’intéresse
aujourd’hui beaucoup plus à la pharmacie. Avec Albright & Wilson qu’elle
a racheté pour devenir Rhodia, elle produit encore 700 000 tonnes de STPP.

 

Comme
lui cependant, FMC Foret l’américain qui produit en Espagne, a perdu les
marchés traditionnels en Europe. De leur coté Procter & Gamble, Unilever
et Henkel fabriquent du détergent sans phosphate et n’utilisent plus donc
le STPP en Europe de l’ESt. Cela a poussé Rhodia à envisager l’arrêt progressif
de sa filière STPP. Et ironie du sort, en juin dernier, Alkimia a été
contactée par Rhodia, pour un rachat. La réponse a cependant été négative
au vue de sa stratégie qui privilégie le renforcement de ses positions
sur l’Afrique du Nord et la sécurisation de sa production en Tunisie.

 

Cet
abandon progressif du STPP ne touche “heureusement” pas
encore la zone du Maroc à l’Arabie Saoudite, où l’on produit encore du
détergent avec phosphate, produit pour lequel l’augmentation du besoin
sera beaucoup plus prononcé qu’en Europe de l’Ouest ou des USA. Alkimia
se trouve donc sur un marché beaucoup plus rassurant que ses concurrents.

 

L’incidence
n’est cependant pas que positive. Depuis 8 ans en effet, lorsque en 1994,
les Américains arrêtent toute utilisation de STPP, exceptée de petites
quantités pour les détergents pour lave-vaisselle et se rabattent sur
l’Argentine et le Brésil et lorsqu’en janvier 1997 Procter & Gambel
et Unilever arrêtent la fabrication de détergent avec phosphate en Europe
de l’Ouest, une vertigineuse baisse des prix s’en est suivie.
 

12-11-2002

Khaled
BOUMIZA

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Présentation Alkimia



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