Le plan de développement présenté par la Tunisie au G8

g8-plan.jpgConfrontée à des «contraintes liées aux équilibres macroéconomiques, notamment la soutenabilité de la dette», la Tunisie a demandé au G8 que l’enveloppe de 25 milliards de dollars escomptée soit ventilée en trois tiers : prêts concessionnels et très concessionnels et dons.

Parce que les questions économiques et sociales ne peuvent attendre que la Tunisie achève sa réorganisation politique, le gouvernement transitoire s’est investi dans l’élaboration d’un programme de développement qui a été porté à la connaissance de la communauté internationale lors du dernier sommet du G8 (Deauville, 26-27 mai 2011).

Désireux de préparer la construction d’une «Tunisie prospère et stable», le gouvernement dirigé par Béji Caïd Essebsi a voulu élaborer un programme «d’une ambition à la hauteur de l’importance de l’enjeu».

Ayant deux objectifs -répondre aux «besoins immédiats du pays» (appui budgétaire, soutien aux régions, à l’emploi et aux entreprises, aide aux réfugiés libyens) et «préparer l’avenir» en contribuant «à assurer une stabilité politique basée sur la démocratie et des institutions solides et un équilibre juste» entre régions et couches sociales-, ce programme a cinq priorités: mise en place d’une meilleure gouvernance (pour «rendre l’action publique efficace, proche du citoyen et en faveur de l’intérêt général» par «une limitation du pouvoir discrétionnaire, des décisions arbitraires et des pratiques sélectives»), accélération de l’équipement en infrastructures, développement du capital humain (par la mise à niveau des systèmes d’enseignement supérieur et de formation professionnelle pour améliorer l’employabilité des jeunes), intégration aux marchés internationaux (par la conclusion d’accord d’intégration approfondie avec l’Union européenne et de libre-échange avec les Etats-Unis, le Japon, le Canada, et la création d’une zone euro-méditerranéenne intégrée) et transformation du secteur financier (pour moderniser le secteur bancaire, mobiliser l’épargne nationale et les investissements étrangers).

Pour ce faire, la Tunisie a demandé au G8 un soutien financier de 25 milliards de dollars dont 5 milliards «à court terme». Le gouvernement tunisien pense que ce soutien «aura un effet de levier important et permettra de mobiliser des ressources supplémentaires, nationales et internationales, publiques et privées quatre fois supérieures (1 fois en investissements directs étrangers et prêts extérieures et 3 fois en épargne nationale, dans le but de satisfaire «les besoins relatifs à la transition économique, politique et sociale, financer des réformes, des projets et des fonds d’investissement et d’innovation à même de propulser l’économie tunisienne dans une phase de croissance forte, nécessaire à la réussite de la transition démocratique».

Mais étant confrontée à des «contraintes liées aux équilibres macroéconomiques, notamment la soutenabilité de la dette», la Tunisie a formulé le souhait que l’enveloppe de 25 milliards de dollars escomptée soit «ventilée en trois tiers: des prêts concessionnels (avec un taux du marché bonifié ou avec une marge limitée et un délai de remboursement entre 15 et 20 ans), des prêts très concessionnels (taux proche de zéro et un délai de remboursement entre 30 et 40) et des dons.