Tunisie-Canada : «Excellent mais peut mieux faire», selon l’ambassadeur Sébastien Beaulieu

sebastien-beaulieu-amb-canada.jpgSébastien Beaulieu est un homme heureux. En poste depuis un peu plus de deux ans, l’ambassadeur du Canada à Tunis –à qui Moncef Zouari, président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-canadienne, rend un vibrant hommage parce qu’il «a beaucoup fait depuis qu’il est là» pour les relations bilatérales- voit ses efforts pour développer la coopération et les échanges commerciaux entre les deux pays commencer à porter leurs fruits.

L’ambassadeur du Canada n’a pas caché sa satisfaction quant à l’évolution dans ce domaine en donnant le coup d’envoi, mardi 21 avril, de la participation tunisienne à la prochaine édition du SIAL (Salon international de l’alimentation) Toronto, qui se tient du 28 au 30 avril.

Cette manifestation sera en effet l’occasion de booster davantage échanges commerciaux et relations bilatérales. Car le programme établi par l’ambassade et ses partenaires en Tunisie et au Canada est susceptible d’aider à cela.

En effet, la délégation tunisienne –forte d’une quarantaine de personnes représentant une vingtaine d’entreprises et quelques organismes publics (Cepex, Packtec, Gifruit) et privé (Chambre de commerce et d’industrie de Sfax)- va pouvoir, pendant les cinq jours qu’elle passera au Canada, nouer des relations avec des partenaires canadiens –et américains- et booster ainsi davantage la présence des produits tunisiens sur le marché nord-américain et, pourquoi pas, nouer des partenariats en vue d’amener des investisseurs canadiens en Tunisie.

D’ailleurs, les progrès sont déjà perceptibles, comme le souligne l’ambassadeur du Canada. Au moins pour ce qui est de l’huile d’olives –conditionnée-, dont les exportations au Canada sont en train de «boomer».

En effet, ces exportations «ont presque doublé», souligne Sébastien Beaulieu. Certes, admet le diplomate, la part du marché détenue par les entreprises tunisiennes «reste modeste», mais «passer de 4 à 7% en deux ans mérite d’être souligné».

Les motifs de satisfaction pour l’ambassadeur du Canada n’ont pas manqué au cours des derniers mois. Ainsi que le rappelle M. Beaulieu, une délégation d’hommes d’affaires et d’experts Partenariat public-privé (PPP) a participé au dernier Salon méditerranéen du bâtiment (MEDIBAT), à Sfax.

Six moins plus tôt, une autre délégation canadienne a pris part au Carrefour des Affaires et des Technologies (CAT) 2014. «C’était la plus importante délégation étrangère», se félicite le diplomate canadien.

Toutefois, le rythme des relations tuniso-canadiennes sur le plan politique est plus lent. Pourtant, comme ce fut le cas avec d’autres pays, la révolution du 14 janvier 2011 a paru ouvrir une fenêtre d’opportunités pour le développement des relations de la Tunisie avec le Canada. En effet, John Baird, alors ministre des Affaires étrangères –qui a été remplacé à ce poste en février 2015 par Robert Nicholson- a, souligne l’ambassadeur Beaulieu, «effectué deux visites en Tunisie en 2012 (en février et décembre)». Et n’était-ce la dégradation de la situation en Tunisie –ce que le diplomate canadien s’abstient de faire remarquer- ces visites auraient initié le véritable décollage des relations tuniso-canadiennes.

Cela pourrait se produire à la faveur de l’avènement d’un nouveau gouvernement en Tunisie, mais, probablement, le échéant, pas avant les prochaines élections canadiennes prévues en octobre 2015.