La BCE demande aux banques grecques de ne plus acheter la dette d’Athènes

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ège de la banque de Grèce, à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[25/03/2015 15:05:09] Berlin (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a enjoint cette semaine par écrit les banques grecques d’arrêter d’acheter de la dette émise par Athènes, qui fait peser un risque sur leur solidité financière, a indiqué mercredi à l’AFP une source au fait du dossier.

La BCE, chargée depuis novembre 2014 de la supervision des banques européennes en sus de son mandat de politique monétaire, s’émeut du “risque que le bilan (des banques grecques) soit plombé par des actifs de mauvaise qualité”, a expliqué cette source. L’institution a intimé aux banques “de ne pas augmenter leur risque” dans une “communication” cette semaine.

“C’est quelque chose à prendre au sérieux”, de la part des banques, a précisé la source.

Le Financial Times et le Wall Street Journal avaient auparavant fait état d’une lettre envoyée mardi aux banques hellènes. La BCE n’a pas commenté ces informations.

C’est principalement auprès des banques grecques qu’Athènes écoule les bons du trésor émis à intervalles réguliers, qui lui servent à rembourser les précédents et à se maintenir à flot financièrement, alors que les caisses de l’Etat sont presque à sec. Mais la dette grecque est considérée comme un investissement “pourri” par les agences de notation.

La BCE a arrêté début février d’accepter de la part des banques leurs obligations souveraines grecques comme garanties dans ses opérations hebdomadaires de prêts, importante source de financement pour elles. Avant cette date les banques grecques bénéficiaient d’un régime de faveur leur permettant d’apporter ces titres en garantie, mais les incertitudes entourant l’avancement d’Athènes dans ses réformes depuis l’arrivée au pouvoir fin janvier du gouvernement d’Alexis Tsipras ont conduit l’institution à faire sauter ce privilège.

Les banques grecques se refinancent à l’heure actuelle auprès de la banque centrale du pays, avec des prêts d’urgence, plus chers pour elles, dans le cadre d’un mécanisme appelé ELA approuvé par la BCE.

La BCE a d’ailleurs relevé mercredi à 71 milliards d’euros, contre 69,8 milliards précédemment, le plafond de ce financement d’urgence, a-t-on appris de source proche du dossier.

Depuis février, la BCE procède tous les 15 jours ou toute les semaines à un relèvement de ce seuil afin de maintenir à flot les banques grecques.

Athènes a appelé à plusieurs reprises l’institution de Francfort à en faire plus pour alléger ses soucis financiers les plus pressants, mais le président de l’institution Mario Draghi estime en faire déjà beaucoup pour le pays et n’est pas disposé à enfreindre les règles, a-t-il asséné au début du mois.