Les routiers appelés à nouveau à la grève pour les salaires

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ève des transporteurs routiers français à Nantes le 27 janvier 2015 (Photo : Georges Gobet)

[15/03/2015 19:04:44] Paris (AFP) Les syndicats du transport routier lancent à partir de dimanche soir une grève à durée indéterminée pour pousser le patronat à revenir à la table des négociations salariales, sans avoir toutefois l’ambition de “bloquer” le pays.

Zones d’activités, centres de distribution mais aussi péages pourront être visés par l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), les organisateurs souhaitant cibler avant tout les entreprises. Le mouvement ne conduira pas à “une France bloquée”, avait assuré la semaine dernière Thierry Douine (CFTC).

Quelques actions ont été programmées en Alsace, en Midi-Pyrénées et en Aquitaine dès dimanche soir et d’autres, notamment en Bretagne, en Ile-de-France et dans le Nord, sont prévues tôt lundi matin, avec distribution de tracts ou opération escargot.

Dans la région de Strasbourg, la CFDT a ainsi annoncé une action dans “trois points stratégiques” dimanche à partir de 22H00. Une distribution de tracts est prévue vers 23H00 au centre routier de Castelnau d’Estrétefonds, près de Toulouse.

A Bordeaux, “un seul site stratégique” est visé, la zone industrielle du Port de Bassens, au nord de la ville, a indiqué Marc Rosa (CGT).

Lundi matin, la circulation dans l’agglomération lilloise pourrait être perturbée par une opération escargot. A Nantes, rendez-vous a été donné aux grévistes à 04H00 au nord de la ville sur le parking d’un hypermarché.

Les syndicats espèrent reprendre le dialogue avec le patronat, rompu le 9 février. “La balle est dans le camp des patrons, s’ils veulent vraiment négocier”, selon Thierry Cordier de la CFDT Transports (majoritaire).

Dans la semaine, l’organisation patronale des PME (OTRE) s’est dite “ouverte à la poursuite des négociations avec les organisations syndicales sur la base de propositions raisonnables”, une main tendue à laquelle ne se sont pas jointes les autres fédérations patronales FNTR, TLF et Unostra.

Les syndicats avaient auparavant revu leurs prétentions à la baisse, renonçant au plafond minimum de 10 euros bruts de l’heure réclamé pour les plus bas coefficients du transport routier (actuellement à 9,43 euros).

“On a fait le job en faisant de nouvelles propositions, un peu à la baisse, pour essayer de trouver un cheminement de déblocage”, estimait Thierry Douine en fin de semaine.

Les grilles salariales dans le transport routier de marchandises (près de 330.000 salariés fin 2013) sont bloquées depuis 2012. Depuis, la totalité des minima conventionnels est passée, à l’exception d’un seul, sous le salaire minimum.

Dans leurs dernières propositions, la FNTR, TLF et Unostra se disaient prêtes à accorder une revalorisation portant les plus bas coefficients à 9,62 euros, soit un centime de plus que le Smic, et le plus haut à 9,89 euros.

Les syndicats, qui jugent “insuffisantes” ces propositions, pourraient négocier un accord avec la seule OTRE, qui s’est montrée “mieux disante” selon eux lors des précédentes séances de négociations.

Le conflit autour des salaires a débuté le 18 décembre. Des militants CFDT avaient bloqué pendant quelques heures les poids lourds au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, à l’ouest de Paris.

En janvier, la bataille s’est intensifiée autour de négociations à rebondissements, tenues sous la pression des syndicats qui avaient organisé de nombreux blocages, ce qui leur vaut d’être assignés à comparaître par le Groupe Charles André, un des transporteurs visés.