Allemagne (Photo : Patrik Stollarz) |
[11/03/2015 07:29:41] Berlin (AFP) Le géant allemand de l’énergie EON a publié mercredi une gigantesque perte nette pour l’année 2014, conséquence d’importantes dépréciations, préalables à la réorganisation en profondeur de ses activités.
Après un bénéfice net de 2,09 milliards d’euros en 2013, le résultat net a viré au rouge à hauteur de 3,16 milliards d’euros.
Le groupe avait indiqué dès novembre que les comptes du quatrième trimestre seraient plombés par une dépréciation géante de 4,5 milliards d’euros, notamment sur son parc de centrales électriques, venant s’ajouter aux 700 millions d’euros déjà enregistrés entre janvier et septembre.
Les deux indicateurs priviligiés par EON, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) et le bénéfice net récurrent, c’est-à-dire toiletté des effets exceptionnels et concernant les seules activités appelées à rester dans son giron, ont reculé de 9% et 24% respectivement, à 8,34 milliards et 1,61 milliard d’euros, en ligne avec les attentes. EON propose un dividende de 0,50 euro par titre.
“En sus de la situation tendue sur les marchés allemand et européen de l’énergie depuis plusieurs années, l’an dernier des effets de change et des changements dans le périmètre d’activité ont contribué” au recul des bénéfices, a expliqué la société dans un communiqué.
EON, en pleine mue, s’est défait de beaucoup d’activités ces dernières années notamment des distributeurs régionaux d’électricité en Allemagne, ses activités en Hongrie. Dernièrement il a aussi vendu sa filiale en Espagne et le gros de ses activités en Italie.
Le chiffre d’affaires 2014 a reculé de 7%, à 111,6 milliards d’euros.
L’année 2015 verra une nouvelle érosion des bénéfices, au moins au niveau de l’exploitation, avec un Ebitda prévu entre 7 et 7,6 milliards d’euros et un bénéfice net récurrent compris entre 1,4 et 1,8 milliard d’euros.
Ce sera pour EON une année de transition. Confronté aux défis de la transition énergétique à l’oeuvre en Europe, qui érode la rentabilité de ses centrales au gaz et au charbon mises en concurrence avec les renouvelables subventionnés, EON a décidé en novembre dernier de tourner le dos à la production classique d’électricité à l’horizon 2016, et de tout miser sur les renouvelables, les réseaux et les “nouvelles solutions”.
Les activités traditionnelles de génération, le gaz et le négoce d’énergie, seront réunis dans une nouvelle entité séparée qui sera mise en Bourse.
“Les préparatifs avancent bien, et nous voulons livrer les premiers détails sur les nouvelles sociétés au cours du deuxième trimestre”, a précisé dans le communiqué le patron Johannes Teyssen.