Publicis prolonge le mandat de son patron historique Maurice Lévy

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évy à Caen, le 5 juin 2014 (Photo : Eric Piermont)

[16/09/2014 07:44:58] Paris (AFP) Publicis a annoncé mardi “avec regret” que Jean-Yves Naouri quittait son équipe dirigeante, après avoir été un temps pressenti pour succéder au président du directoire Maurice Lévy, qui restera plus longtemps que prévu à la tête du groupe publicitaire.

“Il a été mis fin au mandat du directoire actuel avec effet immédiat”, a annoncé Publicis dans un communiqué, rappelant que cette structure était composée du président Maurice Lévy, de Jean-Yves Naouri, de Jean-Michel Etienne et de Kevin Roberts.

“Un nouveau directoire est nommé pour une période de quatre ans. Celui-ci est complété de dirigeants du groupe”, a-t-il ajouté. “Avec regret, M. Jean-Yves Naouri ne fera pas partie de la nouvelle direction.”

Le groupe a précisé que le mandat de M. Lévy, qui devait se conclure en décembre 2015, s’achèvera finalement lors de “l’assemblée générale des actionnaires appelée à statuer sur les comptes de l’exercice 2016”, soit donc au printemps 2017.

Pour assurer la gestion au quotidien du groupe, le groupe a retenu une solution de transition avec la promotion du britannique Kevin Roberts, venu de Saatchi & Saatchi, qui deviendra président exécutif au 1er janvier.

M. Roberts, né en 1949, assurera la fonction de “head coach” (entraîneur en chef), “avec pour mission de former, inspirer et stimuler les principaux dirigeants du groupe”.

Son nouveau mandat s’achèvera au même moment que celui de M. Levy, a précisé le groupe.

Entré chez Publicis en 1993, et nommé à la tête de Publicis Worldwide en 2011, M. Naouri, qui était directeur général délégué et occupait l’une des quatre places du directoire, faisait figure de favori pour succéder à M. Lévy, qui dirige le groupe publicitaire depuis 1987.

Depuis sa création en 1926, seuls deux dirigeants se sont succédé à sa tête: Marcel Bleustein-Blanchet, puis M. Lévy.

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ésident de Publicis Conseil, le 6 décembre 2001, à Paris (Photo : Eric Feferberg)

Le quotidien Les Echos avaient fait état en juin de la marginalisation de M. Naouri, soulignant qu’il avait été mis de côté lors des négociations sur la fusion entre Publicis et son concurrent Omnicom, dont l’échec a été annoncé début mai.

Au sein du directoire de quatre personnes, complété par quatre autres dirigeants pour former un “directoire”, M. Naouri est remplacé par Anne-Gabrielle Heilbronner.

Sur le plan de son activité, le groupe a fait part de son intention d’élargir son offre dans la publicité numérique, alors que l’échec de sa fusion avec Omnicom a compliqué son accès au secteur.

Dans ce domaine, M. Naouri avait joué un rôle important dans l’acquisition en 2006 de l’agence américaine Digitas pour 1,3 milliard de dollars (un milliard d’euros).

Par ailleurs, Publicis a annoncé son intention d’augmenter le taux de distribution de ses bénéfices à environ 42% d’ici 2018, contre 35% l’an prochain, afin “d’aligner le groupe sur la moyenne de l’industrie”.

Pour la même échéance, il confirme en outre ses objectifs de croissance, à 100 points de base (1 point de pourcentage) au-dessus de la moyenne du marché, et de marge, à 200 points de base de plus que la moyenne.

Le groupe a averti en juillet que son objectif d’une croissance de 4% en 2014 serait “difficile à atteindre”, après un ralentissement beaucoup plus marqué que prévu de son activité au deuxième trimestre et un résultat net sur six mois en chute.