RTL : érosion des résultats semestriels, prévisions revues à la baisse

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Le 29 avril 2012, le logo de la radio RTL (Photo : Loic Venance)

[21/08/2014 14:45:19] Bruxelles (AFP) RTL Group a vu ses résultats semestriels fondre de moitié au premier semestre, notamment pour cause de marché publicitaire en berne en France et à la suite d’une nouvelle taxe en Hongrie, ce qui l’a conduit à revoir à la baisse ses prévisions annuelles.

Le premier groupe européen de médias audiovisuels, filiale du géant allemand des médias Bertelsmann, a annoncé jeudi avoir dégagé sur les six mois achevés fin juin un bénéfice net (part du groupe) de 202 millions d’euros contre 418 millions un an plus tôt.

RTL Group estime désormais que son chiffre d’affaires devrait décliner légèrement sur l’ensemble de l’année. Quant à son résultat opérationnel (Ebita), “il va baisser de manière plus importante”, a averti au cours d’une conférence de presse téléphonique Anke Schäferkordt, qui dirige le groupe conjointement avec Guillaume de Posch.

En mai, le groupe tablait encore sur une stabilité de ces deux indicateurs de gestion.

Le titre accusait le coup à la mi-journée à la Bourse de Bruxelles, cédant 6,15% à 75,73 euros.

Au titre des nouvelles positives, les activités du groupe ont dégagé une rentabilité “solide” en Allemagne et dans le Benelux. L’Ebita de Mediengruppe RTL Deutschland, son vaisseau amiral, a atteint 313 millions d’euros, soit une hausse de 2,3% et le meilleur résultat opérationnel de son histoire.

L’Ebita de RTL Nederland a fortement augmenté, de 15,8%, pour atteindre 44 millions d’euros. Ces bons résultats interviennent malgré le fait que les grands événements sportifs (JO d’hiver et Coupe du monde de football) ont été diffusés par la concurrence.

Mais RTL admet avoir rencontré des “vents contraires” en France, où il est présent à travers la chaîne M6, et avec sa filiale de production audiovisuelle FremantleMedia, victime d’une forte pression sur les prix.

“Le marché publicitaire à la télévision reste difficile en France”, a souligné Guillaume de Posch, tout en rappelant que M6 a “pu le compenser partiellement grâce à une diversification de ses revenus”. M6, qui avait annoncé séparément ses résultats fin juillet, a vu son bénéfice net reculer de 10,5% au premier semestre à 65,8 millions d’euros.

“Taxe confiscatoire” en Hongrie

Autre point négatif, la filiale de production de RTL Group, FremantleMedia, dont l’Ebita s’est “significativement dégradé” à 29 millions d’euros contre 47 millions un an plus tôt.

Une évolution à mettre au compte de deux facteurs, selon M. De Posch: d’une part des effets de change négatifs, d’autre part le fait que FremantleMedia a produit et vendu moins d’épisodes du programme à succès American Idol.

Comme il l’avait annoncé début juillet, RTL Group a aussi été touché par la nouvelle taxe sur les médias introduite en Hongrie, un pays où il occupe une place prééminente. Une taxe qualifiée de “confiscatoire” par le groupe.

Au total, le chiffre d’affaires du groupe sur ces six mois a décliné de 2,5%, à 2,6 milliards d’euros. Son résultat opérationnel a décru plus nettement, de 6,0%, pour revenir à 519 millions d’euros. Rapportée au chiffre d’affaires, la marge opérationnelle est revenue de 20,0% à 19,3%.

RTL souligne que des éléments exceptionnels, en particulier la dépréciation passée sur ses activités hongroises du fait de cette taxe, ont fortement contribué au déclin de sa rentabilité.

Le groupe a en effet passé 100 millions de dépréciation d’écarts d’acquisitions, alors qu’il y a un an il avait bénéficié d’un gain comptable exceptionnel de 72 millions d’euros.

“Nous poursuivons toutes les options légales” et “nous sommes actuellement en discussion avec la Commission européenne en vue de déposer une plainte contre le gouvernement hongrois”, a indiqué M. de Posch, tout en assurant que RTL Group ne se désengagerait pas de ce pays. “Nous sommes là pour rester”, a-t-il dit.

Les deux patrons du groupe ont par ailleurs insisté sur la croissance dynamique des recettes numériques, en hausse de 10% pour atteindre 113 millions d’euros. RTL espère voir la part des revenus du numérique s’accroître pour atteindre 10 à 15% d’ici trois à cinq ans, contre environ 4% aujourd’hui.

Au regard de la solidité de son flux de trésorerie, le groupe a décidé de verser à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 2 euros par action en septembre.