à la Bourse de New York le 11 février (Photo : Spencer Platt) |
[22/02/2014 10:29:35] New York (AFP) A peine remise du spectre d’une correction, la Bourse de New York apparaît décidée à changer son fusil d’épaule et à gagner en confiance, rejetant par avance sur un hiver sibérien toute nouvelle déception économique.
Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, a reculé de 0,32%, à 16.103,30 points.
Les marchés financiers étaient restés fermés lundi en raison du Presidents’ Day, un jour férié aux Etats-Unis.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 0,46% à 4.263,41 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a, quant à lui, lâché 0,13% sur la semaine à 1.836,25 points.
“La grande tendance ces temps-ci est d’attribuer tout signe de faiblesse économique au mauvais temps”, explique Christopher Low, économiste de FTN Financial.
L’engourdissement du marché de l’emploi, des ventes au détail moroses, un secteur manufacturier à la peine et un immobilier sans entrain, tout cela n’est pas assez pour brider l’enthousiasme d’investisseurs armés d’une confiance solide dans la première puissance mondiale.
Preuve, s’il en est, “la Réserve fédérale américaine (Fed) continue de croire que l’économie est robuste et n’a montré aucun infléchissement dans sa vision de l’activité américaine et de sa politique monétaire”, remarque Evariste Lefeuvre, de Natixis à New York.
Alors qu’il y a encore peu de temps, tout le monde tremblait à l’idée d’une correction, “on a parlé cette semaine de très grosses fusions-acquisitions, avec les rachats (de WhatsApp) par Facebook ou de Time Warner par Comcast”, remarque Gregori Volokhine, gérant de Meeschaert USA.
“Cela montre que les entreprises qui se retrouvent avec beaucoup de liquidités pensent que c’est le bon moment d’utiliser leurs munitions, et il n’y a rien de plus porteur pour le marché” que cette confiance affichée des décideurs économiques, affirme le financier.
Sans soublier que la progression de l’indice composite des indicateurs économiques américains cette semaine, qui a notamment fait état de carnets de commandes bien remplis, annonce “qu’il y a plus de chances que l’économie sorte par le haut plutôt que par le bas de cet hiver très rigoureux”, poursuit-il.
La semaine prochaine, les opérateurs ne prêteront cependant qu’une oreille distraite à une nouvelle salve de statistiques qu’ils estiment d’avance biaisée par le climat, la confiance des consommateurs en février selon le Conference Board mardi “restant peut-être l’un des seuls indicateurs offrant une lecture relativement fiable”, selon M. Low.
Outre les prix des logements en décembre mardi et les ventes de logements neufs en janvier mercredi et une deuxième estimation de la croissance américaine au quatrième trimestre vendredi, les opérateurs surveilleront la parution des commandes de biens durables pour janvier.
De l’avis de nombreux observateurs, ce chiffre sera l’un des plus importants. “Cela fait partie des statistiques qui ont vraiment déçu. Et aux Etats-Unis, pour que la croissance tienne la route sans soutien extérieur (monétaire ou budgétaire), il faut que l’investissement tienne la route”, observe M. Lefeuvre.
– Yellen devant le Congrès américain –
La place new-yorkaise reviendra aussi sur la réunion du G20 ce week-end à Sydney, la première de l’année, qui marquera le baptême du feu de la nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen.
“Cela risque de ne pas être facile pour elle car elle sera certainement montrée du doigt pour les fuites de capitaux qui font trembler les pays émergents”, effets collatéraux de la réduction progressive du programme de soutien de la banque centrale américaine, explique l’économiste de FTN Financial.
Mais, selon M. Volokhine, Mme Yellen sort déjà grandie de la publication vendredi du texte intégral des débats historiques de la Fed en 2008, lorsque la Fed tentait de saisir l’ampleur de la crise financière. “Elle évoque le mot de +récession+ et montre qu’elle ne se laisse pas abuser par des statistiques trompeuses, qu’elle a un jugement sûr”.
Wall Street sera ainsi particulièrement attentive jeudi lorsque la présidente de la Fed témoignera pour la première fois devant les élus du Congrès américain.