Crédit Agricole tourne la page des déficits et rassure sur sa solidité

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édit agricole (Photo : Jacques Demarthon)

[19/02/2014 07:22:09] Paris (AFP) Crédit Agricole SA, structure cotée du groupe bancaire Crédit Agricole, a enregistré un bénéfice net de 2,50 milliards d’euros en 2013, légèrement supérieur aux attentes, revenant ainsi dans le vert après deux exercices déficitaires marqués par de lourdes dépréciations.

Signe de son rétablissement, le groupe proposera cette année le versement d’un dividende de 0,35 euro, payable en numéraire ou en actions, alors que ses actionnaires n’en avaient pas touché depuis deux ans.

“Ces résultats traduisent la solidité de notre groupe, ils sont conformes à nos attentes et montrent que nos fondamentaux sont solides”, a commenté le directeur général Jean-Paul Chifflet.

Les analystes tablaient sur un bénéfice net de 2,48 milliards d’euros, selon le consensus compilé par FactSet.

Après une perte de 1,47 milliard d’euros en 2011, CASA avait accusé une perte nette record de 6,47 milliards d’euros en 2012, creusée par d’importantes dépréciations et la cession (qui s’est soldée par une moins-value) de la filiale grecque Emporiki.

Pour 2013 le bénéfice net du groupe Crédit Agricole, qui intègre la totalité du résultat des caisses régionales, s’est quant à lui élevé à 5,13 milliards d’euros.

A titre de comparaison, BNP Paribas a dégagé un bénéfice de 4,83 milliards et Société Générale de 2,18 milliards l’an dernier.

Pour M. Chifflet, l’exercice s’est caractérisé par un “recentrage réussi” du groupe, qui a poursuivi les cessions d’activités “non prioritaires”.

L’année dernière, le groupe a ainsi bouclé les cessions d’Emporiki, de Cheuvreux, de CLSA et de Bankinter, réduit sa participation dans Eurazeo, préparé la cession de Newedge et cédé ses CDO et son portefeuille à sous-jacent résidentiel américain.

Dernières opérations en dates, la vente de la filiale bulgare et celle des filiales nordiques de Crédit Agricole Consumer Finance, encore en projet, ont été comptabilisées pour -132 millions d’euros au dernier trimestre 2013.

– “Bonne tenue” au regard de l’environnement –

En France, le directeur général a souligné la “bonne tenue de l’activité dans un environnement faible” avec une collecte globale en hausse de 3,2% pour les caisses régionales et des encours de crédit en progression de 0,4%.

Le groupe a produit 83 milliards d’euros de nouveaux prêts en France, dont 46 milliards en crédit immobilier et 25 milliards en crédit aux entreprises. En assurance-vie, la collecte nette a atteint 4,3 milliards d’euros.

La banque en ligne BforBank, 150.000 clients, a atteint l’équilibre l’an dernier et espère devenir bénéficiaire cette année.

Le produit net bancaire de CASA (équivalent du chiffre d’affaires) a très légèrement augmenté à 16,01 milliards d’euros.

Les charges ont baissé de 3%, conséquence notamment du plan d’économies MUST dont l’objectif a été dépassé en 2013. Au total, 351 millions d’euros d’économies ont été réalisées en 2012 et 2013, soit 30 millions d’avance par rapport au calendrier initial.

A fin 2013, la rentabilité des capitaux propres (ROTE) de CASA s’élevait à 9,4%. Les dirigeants n’ont pas souhaité divulguer d’objectifs avant la présentation de leur plan stratégique le 20 mars.

Le groupe a toutefois tenu à rassurer sur son bilan en publiant une batteries de ratios financiers après la parution fin janvier d’une étude controversée mettant en cause sa solidité financière.

Son ratio de fonds propres “durs” (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) atteignait 8,3% pour CASA fin 2013, et 11,2% pour l’ensemble du groupe, selon les règles dites de Bâle III.

“Le régulateur regarde la solvabilité au niveau du groupe”, a précisé M. Chifflet, sachant que les régulateurs exigent un ratio de 9%.

Le dirigeant a également indiqué que le ratio de levier du groupe “dépassait les 3%” et précisé que le bilan du groupe avait été “massivement réduit” (-225 milliards).

Sur la revue d’actifs européenne (AQR), M. Chifflet a indiqué ne pas être “inquiet mais vigilant compte tenu des informations à fournir”. Le groupe attend 130 inspecteurs, les premiers étant déjà à l??uvre.

La banque a également fait savoir qu’elle avait remboursé une partie “majoritaire” de ses emprunts à long terme LTRO contractés auprès de la BCE.