Grèce : la troïka attendue à Athènes qui espère de nouvelles aides

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à Athènes contre une précédente visite de la troïka, le 25 janvier 2012 (Photo : Angelos Tzortzinis)

[22/09/2013 08:58:10] Athènes (AFP) L’Union européenne et le FMI commencent dimanche un nouvel audit des comptes de la Grèce qui espère des prêts supplémentaires pour l’aider à sortir de la crise.

Les chefs de file de la troïka (Union européenne, Banque Centrale européenne et Fonds monétaire international) commenceront leur travail par une rencontre avec le ministre des finances Yiannis Stournaras, dimanche après-midi.

La presse grecque a souligné ces dernières semaines que l’arrivée des chefs de la troïka coïncidait jour pour jour avec les élections législatives en Allemagne, premier contributeur européen au plan d’aide international à Athènes.

Cette mission, qui doit s’achever avant l’Eurogroupe du 15 octobre, sera déterminante dans le déblocage d’une nouvelle tranche de prêt d’un milliard d’euros, dans le cadre du deuxième plan de sauvetage financier du pays conclu en février 2012.

Contrairement à la situation qui prévalait lors des précédentes missions de la troïka, le gouvernement grec peut cette fois se targuer d’une certaine amélioration de la situation.

La récession est stabilisée, et la perspective d’un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) se profile pour 2013, résultat déjà atteint sur les huit premiers mois de l’année.

Par ailleurs, pour la première fois depuis le début de la crise en 2010, le taux de chômage, de 27,1% au 2e trimestre, a enregistré une très légère baisse par rapport au trimestre précédent.

“Les signes du redressement deviennent évidents”, a assuré le ministre des Finances la semaine dernière.

Mais la troïka arrive à Athènes dans un climat social et politique particulièrement tendu.

Le meurtre d’un musicien antifasciste par un membre du parti néonazi Aube dorée a mis cette semaine sur la sellette la fragile coalition droite-gauche au pouvoir, accusée de n’avoir rien fait pour sanctionner les débordements de cette formation.

Aube dorée a gagné plusieurs points dans les sondages ces derniers mois, prospérant sur le terrain propice d’une pauvreté croissante et du discrédit de la classe politique. Le parti est crédité d’environ 13% des intentions de vote.

La quantité, pas la qualité

Sur le front social, la semaine a été marquée par une grève de l’ensemble du service public et de nombreuses manifestations.

Les syndicats de fonctionnaires s’opposent à la mise en oeuvre d’un plan de mutations et de licenciements dans la fonction publique, dont la restructuration régulièrement annoncée depuis le début de la crise entre dans le vif du sujet.

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érence de presse à Athènes, le 16 avril 2013 (Photo : Louisa Gouliamaki)

Au total 25.000 fonctionnaires seront mis en disponibilité d’ici à la fin de l’année, dont 12.500 d’ici fin septembre, avec un salaire amputé de 25% pendant huit mois, avant une proposition de reclassement. Doivent s’y ajouter 4.000 licenciements d’ici fin 2013 (dont les 2.600 de la télévision publique).

Nombre d’observateurs font remarquer que ces efforts de rigueur et les coupes claires dans les effectifs ne sont pas associés à des réformes structurelles suffisantes.

“On fait dans la quantité, mais pas dans la qualité ni dans le long terme”, selon un diplomate occidental en poste à Athènes.

Les chefs de la troïka se pencheront également sur le projet de privatisation de trois entreprises en difficulté, LARKO (mines), ELVO (constructeur de véhicules) et EAS (industrie de la défense), et sur une nouvelle taxe immobilière.

Après une réunion mardi avec le Premier ministre grec Antonis Samaras, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a assuré qu’il y avait “une lumière au bout du tunnel” pour la Grèce.

Depuis 2010, Athènes a reçu un total de 240 milliards d’euros de l’Union européenne et du FMI. Mais on s’attend que le pays ait encore besoin d’une aide supplémentaire de l’ordre de 10 milliards.

Le FMI estime ainsi que la Grèce aura besoin de 4,4 milliards en 2014, et 6,5 milliards en 2015.