La France et la transition démocratique en Tunisie : «Ni indifférence ni ingérence»

tunisie-france-transition.jpgEn poste depuis sept mois, l’ambassadeur de France à Tunis a brossé, jeudi 11 avril 2013, devant des membres de l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE), les contours de la politique –nouvelle?- de son pays à l’égard de la Tunisie.

«L’expérience nous a appris qu’en Tunisie rien ne se passe quand les acteurs politiques font des déclarations –souvent tonitruantes- et à nous inquiéter lorsqu’il y a un silence radio». Ce point de vue d’un autre ambassadeur européen en poste à Tunis résume la perception qu’a une bonne partie du corps diplomatique de la situation en Tunisie: ni optimisme béat ni pessimisme noir.

François Gouyette est un petit peu dans le même état d’esprit: «raisonnablement optimiste», comme il l’a déclaré jeudi 11 avril 2013, lors d’un débat avec des membres de l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE).

Pour préciser le fond de sa pensée, le diplomate français, arrivé à Tunis le 13 septembre 2013, c’est-à-dire la veille de l’attaque contre l’ambassade américaine à Tunis, compare la Tunisie à un train qui prend parfois du retard, avance difficilement, mais qui n’a jamais –jusqu’ici du moins- complètement déraillé et a toujours fini par arriver à destination. Et l’ambassadeur d’énumérer nombre de situations dans lesquelles le pays a buté sur des obstacles en apparence insurmontables mais qu’il a fini à chaque fois par surmonter.

N’empêche, le diplomate français est préoccupé par l’évolution de la Tunisie dans trois domaines, l’économie, la sécurité et, à un degré moindre, la politique.

«La situation de l’économie est de plus en plus difficile», observe-t-il. Pour trois raisons au moins. D’abord, le modèle de développement a montré ses limites, note un autre intervenant. Ensuite, les investisseurs sont dans l’expectative car «ils attendent de connaître l’agenda politique et, partant, d’avoir plus de visibilité ». Enfin, et alors que le pays a plus que jamais besoin de soutien, «les bailleurs de fonds internationaux commencent à être réticents », indique le diplomate français.

Problématique depuis la chute du régime Ben Ali, la sécurité est devenue un sujet d’inquiétude au cours des derniers mois, l’attaque contre l’ambassade américaine puis l’assassinat de Chokri Belaïd faisant craindre le pire dans ce domaine. «La situation sécuritaire tarde à se redresser et à ses stabiliser», constate l’ambassadeur Gouyette, qui s’en inquiète d’autant plus que près de 30.000 de ses concitoyens vivent en Tunisie.

A l’image de d’autres pays-partenaires –voisins ou pas- de la Tunisie, la France déclare en soutenir la transition démocratique qui, rappelle le diplomate français, a essentiellement pour objectifs la rédaction d’une nouvelle Constitution et l’organisation de nouvelles élections «dans les meilleurs délais», espère l’ambassadeur. Qui botte en touche lorsqu’on lui demande «jusqu’où ira la France dans ses pressions pour obtenir la tenue des élections» et «quels moyens de pressions» elle utiliserait pour cela. En réponse, François Gouyette assure que «nous sommes engagés avec le peuple tunisien pour que les deux objectifs de la transition démocratique –la Constitution et les élections- soient concrétisés».

Apparemment pas convaincus et, surtout, désireux de se rassurer, certains amis de la France en Tunisie reviennent à la charge. Parlant en leur nom, Badreddine Ouali, patron de Vermeg, et co-animateur du débat, enfonce le clou: «Si des principes non-démocratiques étaient adoptés dans la nouvelle Constitution, les relations tuniso-françaises en seraient-elles affectées?». Nouvelle esquive de l’ambassadeur qui s’en sort en affirmant que, le cas échéant, «ce ne serait plus une question bilatérale. C’est toute l’Union européenne qui serait concernée et qui en tirerait les conclusions qui s’imposent».«L’expérience nous a appris qu’en Tunisie rien ne se passe quand les acteurs politiques font des déclarations –souvent tonitruantes- et à nous inquiéter lorsqu’il y a un silence radio». Ce point de vue d’un autre ambassadeur européen en poste à Tunis résume la perception qu’a une bonne partie du corps diplomatique de la situation en Tunisie: ni optimisme béat ni pessimisme noir.

François Gouyette est un petit peu dans le même état d’esprit: «raisonnablement optimiste», comme il l’a déclaré jeudi 11 avril 2013, lors d’un débat avec des membres de l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE).

Pour préciser le fond de sa pensée, le diplomate français, arrivé à Tunis le 13 septembre 2013, c’est-à-dire la veille de l’attaque contre l’ambassade américaine à Tunis, compare la Tunisie à un train qui prend parfois du retard, avance difficilement, mais qui n’a jamais –jusqu’ici du moins- complètement déraillé et a toujours fini par arriver à destination. Et l’ambassadeur d’énumérer nombre de situations dans lesquelles le pays a buté sur des obstacles en apparence insurmontables mais qu’il a fini à chaque fois par surmonter.

N’empêche, le diplomate français est préoccupé par l’évolution de la Tunisie dans trois domaines, l’économie, la sécurité et, à un degré moindre, la politique.

«La situation de l’économie est de plus en plus difficile», observe-t-il. Pour trois raisons au moins. D’abord, le modèle de développement a montré ses limites. Ensuite, les investisseurs sont dans l’expectative car «ils attendent de connaître l’agenda politique et, partant, d’avoir plus de visibilité». Enfin, et alors que le pays a plus que jamais besoin de soutien, «les bailleurs de fonds internationaux commencent à être réticents», indique M. Gouyette.

Problématique depuis la chute du régime Ben Ali, la sécurité est devenue un sujet d’inquiétude au cours des derniers mois, l’attaque contre l’ambassade américaine puis l’assassinat de Chokri Belaïd faisant craindre le pire dans ce domaine. «La situation sécuritaire tarde à se redresser et à ses stabiliser», constate l’ambassadeur Gouyette, qui s’en inquiète d’autant plus que près de 30.000 de ses concitoyens vivent en Tunisie.

A l’image de d’autres pays-partenaires –voisins ou pas- de la Tunisie, la France déclare en soutenir la transition démocratique qui, rappelle le diplomate français, a essentiellement pour objectifs la rédaction d’une nouvelle Constitution et l’organisation de nouvelles élections «dans les meilleurs délais», espère l’ambassadeur. Qui botte en touche lorsqu’on lui demande «jusqu’où ira la France dans ses pressions pour obtenir la tenue des élections» et «quels moyens de pressions» elle utiliserait pour cela. En réponse, François Gouyette assure que «nous sommes engagés avec le peuple tunisien pour que les deux objectifs de la transition démocratique –la Constitution et les élections- soient concrétisés».

Apparemment pas convaincus et, surtout, désireux de se rassurer, certains amis de la France en Tunisie reviennent à la charge. Parlant en leur nom, Badreddine Ouali, patron de Vermeg, et co-animateur du débat, enfonce le clou: «Si des principes non-démocratiques étaient adoptés dans la nouvelle Constitution, les relations tuniso-françaises en seraient-elles affectées?». Nouvelle esquive de l’ambassadeur qui s’en sort en affirmant que, le cas échéant, «ce ne serait plus une question bilatérale. C’est toute l’Union européenne qui serait concernée et qui en tirerait les conclusions qui s’imposent».