Grande-Bretagne : le gouvernement menace les banques d’une séparation totale

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à Londres, le 5 décembre 2012 (Photo : Andrew Winning)

[04/02/2013 08:27:16] LONDRES (AFP) Le ministre britannique des Finances devait menacer lundi les grandes banques d’une séparation totale entre banque de détail et d’investissement, en présentant un projet de réforme bancaire durci sous la pression des parlementaires.

Dans une intervention devant des banquiers, dont des extraits ont été publiés par ses services, George Osborne devait promettre que plus aucune banque ne serait “trop grande pour faire faillite”.

“Quand RBS (Royal Bank of Scotland) a fait faillite, mon prédecesseur Alastair Darling a senti qu’il n’avait pas d’autre option que de sauver l’ensemble” de la banque, devait déclarer M. Osborne.

“Je veux m’assurer que la prochaine fois qu’un Chancelier (de l’Echiquier) fera face à cette décision, il ait le choix. De permettre aux agences et aux distributeurs automatiques de continuer à fonctionner tout en laissant la banque d’investissement faire faillite”, devait-il ajouter.

Ce durcissement du projet de réforme du gouvernement intervient après la publication fin décembre du rapport de la commission parlementaire sur les “normes bancaires”, créée après l’éclatement du scandale de manipulation du taux Libor, qui avait préconisé une “électrification” de la barrière séparant la banque de détail de la banque d’investissement.

Le précédent projet du gouvernement, basé sur les conclusions de la commission Vickers, prévoyait de cloisonner d’ici 2019 banque de détail et d’investissement, qui resteraient toutefois au sein de la même entité.

Mais la commission parlementaire avait jugé cela insuffisant et avait appelé le gouvernement à aller plus loin en inscrivant dans la loi la possibilité de séparer purement et simplement les activités en cas d’échec du cloisonnement.

Les banques ont immédiatement dénoncé le durcissement du projet de réforme.

“Cela va créer de l’incertitude pour les investisseurs et rendre plus difficile pour les banques de lever des capitaux, ce qui signifiera que les banques auront moins d’argent à prêter aux entreprises”, a mis en garde Anthony Browne, directeur général de l’association des banquiers britanniques BBA.