Les Bourses européennes en baisse, inquiètes de la crise politique en Italie

photo_1355130870152-1-1.jpg
Ecran montrant une chute de la Bourse de Milan (Photo : Olivier Morin)

[10/12/2012 09:17:35] PARIS (AFP) Les Bourses européennes ont ouvert en baisse lundi, les investisseurs s’inquiétant de la perspective d’élections anticipées en Italie après la démission du président du Conseil Mario Monti et la décision de Silvio Berlusconi de briguer un nouveau mandat à la tête du gouvernement.

Dès l’ouverture, la place financière de Milan a décroché.

Vers 09h50 (08h50 GMT), elle perdait 2,78%. Les valeurs bancaires chutaient de 4% à 6%, les opérateurs redoutant qu’elles ne soient pénalisées par un probable regain de tensions sur le marché obligataire.

Sur le marché obligataire, les taux d’emprunt à dix ans de l’Italie recommençaient à se tendre fortement, s’affichant vers 09h50 à 4,77% contre 4,52% vendredi soir.

Lundi matin, à la même heure, la Bourse de Madrid reculait de 1,71%, Paris de 0,71%, Francfort de 0,51%, Londres de 0,30%.

L’annonce samedi soir de la démission de l’ex-commissaire européen pesait sur les marchés car “la majeure partie de la nouvelle crédibilité de l’Italie est due au gouvernement technique de Monti”, a commenté Craig Erlam, analyste d’Alpari.

En outre, “la décision de Silvio Berlusconi de se présenter aux élections menace de renvoyer l’Italie en arrière” alors que le Cavaliere avait dû démissionner en novembre 2011 en pleine tempête sur les marchés, ajoute l’analyste.

La zone euro, dans laquelle les investisseurs reprenaient confiance depuis quelques mois, risquait ainsi d’être fragilisée par ce coup de théâtre politique en Italie.

Mario Monti, président du Conseil depuis plus d’un an, a annoncé samedi son intention “irrévocable” de démissionner une fois approuvé le budget, en réaction au lâchage de son gouvernement par Silvio Berlusconi, lequel va se représenter une nouvelle fois aux suffrages des Italiens.

M. Monti a lancé au passage un avertissement: un échec à approuver le budget avant le 31 décembre aurait des conséquences très graves pour l’Union européenne et pour l’Italie. Initialement prévues en avril, les élections législatives pourraient être avancées à février.

Sur la scène européenne, M. Monti, ancien commissaire européen appelé à la rescousse pour remplacer M. Berlusconi en pleine tourmente financière, est vu comme l’artisan de l’assainissement durable de l’économie de la péninsule, la troisième de la zone euro. Son départ risque de ternir l’image de ce pays qui a engagé d’importantes réformes économiques.

Le chef du Mécanisme européen de stabilité (MES) s’en est inquiété dès dimanche. “L’Italie a engagé des réformes importantes durant l’année écoulée. Les marchés ont réagi positivement jusqu’ici, toutefois il ont réagi avec inquiétude aux événements de la semaine dernière”, a déclaré Klaus Regling au Süddeutsche Zeitung.

“Espérons que les marchés ne sombreront pas dans la panique”, a souligné le courtier IG Market.

Sur le marchés des changes, vers 09h50, l’euro baissait nettement à 1,2909 dollar contre 1,2928 dollar vendredi soir.