à Hayange, en France, le 30 novembre 2012 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen) |
[05/12/2012 14:17:06] PARIS (AFP) Le secteur européen de l’acier continuera à connaître des difficultés en 2013, avec une baisse de la demande comprise entre 2 et 4%, selon un rapport publié mercredi par l’agence Moody’s alors que le gouvernement français est aux prises avec ArcelorMittal sur le dossier Florange.
“Nous maintenons notre perspective négative sur l’industrie européenne de l’acier, en raison de la dégradation des performances financières des entreprises européennes du secteur que nous anticipons en 2013”, écrit l’agence dans le rapport.
Moody’s pointe du doigt “des fondamentaux défavorables dans les marchés clés de la construction, de l’automobile et des biens d’équipements, qui conduiront à une deuxième année de baisse de la demande d’acier en Europe”, de 2 à 4% selon les estimations de Moody’s, et des prix de l’acier qui resteront bas.
L’agence met également en avant les incertitudes sur la situation économique de la Chine et les problèmes de dettes souveraines dans la zone euro, ainsi que les surcapacités de production dans la zone.
“En conséquence, nous prévoyons que beaucoup de groupes sidérurgiques d’Europe de l’Ouest affichent des rentabilités moindres qu’en 2012”, détaille Moody’s, qui fait une exception pour les allemand Kloeckner & Co et français Aperam (ancienne branche acier inox d’ArcelorMittal, détenu à 40% par la famille Mittal, ndlr).
“La plupart des débouchés clefs pour l’acier en Europe enregistreront un recul en 2012, une baisse qui continuera probablement au premier trimestre 2013 avec des perspectives d’amélioration très incertaines pour le reste de l’année”, commente Moody’s.
L’agence insiste en outre sur la nécessité de trouver une solution “aux surcapacités en Europe”.
Selon le rapport, les usines sidérurgiques en Europe fonctionnent à environ 70% de leurs capacités, “un niveau auquel peu d’entreprises peuvent être profitables”. Les surcapacités représentent “environ 30 millions de tonnes par an, soit à peu près la production italienne”.
Des installations “doivent être fermées définitivement pour restaurer les bilans et les marges”, affirme Moody’s.
“Cependant, les fermeture d’usines font souvent face à une forte opposition politique et sociale, comme l’a illustré de manière éclatante la réaction du gouvernement français à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange”, poursuit l’agence.