L’Allemagne veut donner une forme durable aux migrants tunisiens et marocains

Par : TAP

“Donner une forme durable à la migration des professionnels qualifiés: un échange d’expériences entre le Maroc et la Tunisie”. C’est le thème d’un forum organisé, jeudi 22 novembre à Tunis, à l’initiative de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).

Pour en débattre des experts, universitaires et responsables de structures chargées de la migration, de la réintégration et de l’emploi ainsi que des représentants d’associations de Tunisie, du Maroc et d’Allemagne.

Le forum vise à réfléchir à la mise en place d’une nouvelle approche pour une migration durable des compétences et à l’identification des moyens susceptibles de renforcer la contribution des migrants au développement de leur pays d’origine.

Pour les participants, il est l’importance de considérer la dimension humaine dans la politique de migration, à travers l’accompagnement et l’assistance aux migrants non seulement au moment de leur départ, mais aussi lors du retour au pays d’origine.

Ils ont appelé à garantir, dans le cadre de la migration circulaire, le droit de retour non conditionné au pays d’accueil après le retour définitif au pays d’origine. Dans ce sens, les intervenants ont indiqué que plusieurs Européens retraités choisissent de terminer leur vie dans un pays du sud où ils sont très bien accueillis alors que des migrants des pays du sud n’ont pas cette opportunité.

Prenant part à cette rencontre, Houcine Jaziri, secrétaire d’Etat à l’Immigration et aux Tunisiens à l’étranger, a appelé à un assouplissement de la politique migratoire européenne, étant donné que certains pays ont exprimé leurs besoins en main-d’œuvre étrangère. Il convient, actuellement, de dynamiser les conventions bilatérales dans le domaine de la migration comme celle avec la France en vertu de laquelle la Tunisie peut profiter de 9.000 postes par an alors que pour le moment on ne dépasse pas les 3.000 postes, a-t-il fait le calcul.

Pour M. Jaziri, dans un premier temps, il est nécessaire d’identifier les moyens de développer la migration provisoire et circulaire afin de satisfaire les intérêts communs. “Ce modèle de migration pourra satisfaire les besoins du marché de travail européen en compétences à travers la formation des migrants dans des secteurs vitaux susceptibles de créer de nouveaux postes d’emploi en Tunisie, comme l’agriculture, le tourisme, la santé et les travaux publics”, a-t-il indiqué.

C’est dans ce cadre du reste que gouvernement a entamé la prospection de nouveaux marchés demandeurs de main-d’œuvre comme le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande, sans oublier bien entendu les marchés arabes comme la Libye et les pays du Golfe.

Par ailleurs, le secrétaire d’Etat a fait savoir qu’une étude réalisée en 2011 a révélé que 55,6% de la diaspora tunisienne effectuent des transferts pour aider leurs familles en Tunisie et que 60,7% des Tunisiens résidant en Europe souhaitent investir uniquement dans leurs régions d’origine. La même étude a également démontré que 4% seulement des transferts sont consacrés à la création de projets.

WMC / TAP