Le lait Candia se restructure supprimant au passage 20% de ses emplois

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usine Sodiaal (ex-Candia) de Vienne, le 20 octobre 2008 (Photo : Fred Dufour)

[08/11/2012 18:21:24] PARIS (AFP) Après Doux, nouveau coup dur pour l’industrie agroalimentaire française: le groupe coopératif Sodiaal compte fermer trois de ses sites de conditionnement de lait Candia, supprimant 313 emplois.

La fermeture des sites de Saint-Yorre (Allier) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône) est planifiée fin 2013 et celle de Lude (Sarthe) mi-2014, a détaillé à l’AFP Maxime Vandoni, directeur général de Candia.

Cette annonce, présentée jeudi matin aux syndicats en comité central d’entreprise, est un séisme pour la célèbre marque de lait. Trois de ses huit sites de conditionnement de lait vont fermer et les effectifs seront réduits de plus de 20%, Candia employant 1.450 personnes.

En revanche, les éleveurs ne sont pas touchés puisque la collecte auprès des 12.400 producteurs restera inchangée.

“Ce projet de réorganisation et de modernisation est nécessaire pour améliorer nos coûts de production et lutter contre nos concurrents” les Allemands notamment et Lactalis en France (marque Lactel), a expliqué M. Vandoni, qui précise que la restructuration permettra de créer 75 postes, sans donner plus de détails.

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, élu de la Sarthe, va recevoir vendredi au Mans des représentants du personnel du site de Lude à l’issue d’un comité d’entreprise, a-t-on appris auprès du ministère.

“Stéphane Le Foll reçoit cette délégation pour apprécier l’ensemble du dossier et ensuite nous exprimerons la position que nous aurons défini ensemble”, a déclaré à l’AFP le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot.

5.000 emplois menacés

“On s’attendait à une restructuration, mais pas de cette ampleur” a confié à l’AFP Yvon Gérard, délégué syndical central CFDT chez Candia.

“La grande distribution nous fait beaucoup de mal en se fournissant en dehors des frontières et non sur notre territoire. La situation est difficile”, a-t-il également dénoncé.

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usine de Vienne, qui fabrique des produits Yoplait et Candia, le 13 mai 2008 (Photo : Eric Feferberg)

“On ne comprend pas pourquoi la direction a repris il y a deux ans l’usine de Villefranche et récemment Saint-Yorre, deux sites qui marchaient bien, pour les fermer aujourd’hui”, a regretté de son côté Rik Deraeve, délégué syndical central FO.

Pour les 313 personnes qui devraient perdre leur emploi “Candia s’engage à proposer à chacun d’eux une offre de reclassement” dans l’entreprise et examinera les options de reconversion industrielle des sites.

Selon M. Deraeve, la direction a évoqué “des pistes” pour des repreneurs à Saint-Yorre et Villefranche-sur-Saône qui y installeraient une autre activité, mais sans donner plus de détail.

Selon lui, un nouveau CCE extraordinaire est programmé le 23 novembre. Maintenant le projet “va faire l’objet d’une concertation approfondie”, indique en effet la direction.

“Avec le volailler Doux, 5.000 emplois sont susceptibles d’être menacés” sur près de 415.000 dans l’industrie agroalimentaire française, a estimé Jean-René Buisson, président de l’association des industries alimentaires (Ania).

La liquidation du pôle frais du volailler Doux a déjà provoqué la suppression de près d’un millier d’emplois.

“Le secteur souffre de coûts de transformation importants qui pèsent sur sa compétitivité”, selon M. Buisson.

Candia produit environ 1,5 milliard de litres de lait par an, 500.000 sous marque Candia et 1 milliard sous marque distributeur. Ses ventes s’élèvent à quelque 1,2 milliard d’euros par an.

La marque appartient à Sodiaal, coopérative laitière qui détient entre autre Entremont et Yoplait. Sodiaal emploie près de 7.000 salariés en France et travaille avec plus de 12.000 producteurs de lait auprès desquels il récupère le lait pour le transformer.