Le Japon débloque 4 milliards d’euros pour son économie et ses garde-côtes

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érence de presse à Tokyo, le 1er octobre 2012 (Photo : Kazuhiro Nogi)

[26/10/2012 07:13:56] TOKYO (AFP) Le gouvernement japonais a décidé vendredi de débloquer 4 milliards d’euros pour soutenir l’économie avant des élections législatives et pour améliorer l’équipement des garde-côtes en plein conflit avec la Chine.

Ce budget s’élève à 422,6 milliards de yens (4,22 milliards d’euros). Son montant est inférieur aux 10 milliards d’euros évoqués dans la presse la semaine dernière et semble peu important aux regards d’autres plans de soutien adoptés dans le passé.

“L’impact de ce plan de soutien devrait être limité”, a prévenu Masatoshi Sato, économiste à la maison de courtage Mizuho Investors Securities.

Les finances nippones sont en ce moment réduites, à cause d’une dette d’Etat colossale et du refus actuel de l’opposition de voter une loi pour autoriser le gouvernement à émettre des obligations publiques.

“Mais ce plan peut constituer un message du gouvernement au marché à la Banque du Japon (BoJ) avant sa réunion de politique monétaire, afin de montrer qu’agit”, a ajouté M. Sato.

La BoJ réunit son comité de politique monétaire mardi 30 octobre et plusieurs membres du gouvernement l’ont appelé à assouplir davantage sa politique monétaire, afin d’encourager la croissance et de lutter contre la déflation qui sévit depuis plus de trois ans au Japon.

Dans le détail, la majorité des fonds débloqués (2,6 mds EUR) financera la reconstruction du nord-est du pays dévasté par un séisme, un tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011.

Des subventions seront aussi versées aux secteurs de l’agriculture et des énergies renouvelables, ainsi qu’à la recherche sur les cellules-souches.

Quelque 17 milliards de yens (170 millions d’euros) seront consacrés par ailleurs à l’amélioration de l’équipement des garde-côtes, sur fond de tensions accrues entre le Japon et la Chine.

Les garde-côtes sont actuellement très mobilisés pour la surveillance et la défense des Senkaku, des îles de mer de Chine orientale administrées par Tokyo mais revendiquées avec force par Pékin sous le nom de Diaoyu.

Depuis la nationalisation japonaise de ce minuscule archipel inhabité à la mi-septembre, la Chine envoie régulièrement ses navires gouvernementaux croiser dans les eaux territoriales de ces îles.

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ôtes japonais montrant un navire de surveillance chinois au large des îles Senkaku/Diaoyu

La totalité de la somme annoncée sera ponctionnée sur un fonds de réserve, aussi cet argent était-il déjà inscrit au budget de l’exercice d’avril 2012 à mars 2013, mais sous une autre ligne.

En conséquence, aucun vote parlementaire ne sera nécessaire pour attribuer ces fonds, ce qui arrange le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda, confronté à l’opposition résolue du principal parti de droite, qui l’appelle à organiser au plus tôt des élections législatives anticipées.

Aucune date n’a encore été fixée pour cette élection, qui doit avoir lieu au plus tard l’été prochain, mais le lancement de ce plan de soutien est largement perçue comme un moyen pour M. Noda de doper sa popularité chancelante dans la perspective du scrutin.

La croissance de la troisième puissance économique mondiale a été robuste au premier trimestre grâce au versement de financements publics pour accélérer la reconstruction du nord-est mais a nettement ralenti au deuxième trimestre et de nombreux économistes jugent que le PIB du pays a depuis commencé à baisser.