Etats-Unis : la rigueur forcée mènera à la récession en 2013, selon le Congrès

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à Detroit dans le Michigan le 7 août 2012 (Photo : Geoff Robins)

[22/08/2012 16:06:11] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis risquent d’entrer en récession en 2013 s’ils s’infligent une cure de rigueur forcée en ne modifiant pas les lois budgétaires d’ici à la fin de l’année, a averti mercredi le Bureau du budget du Congrès américain (CBO).

En l’état actuel de la législation, le déficit budgétaire de l’Etat fédéral devrait tomber à 641 milliards de dollars pour l’exercice 2013 (qui commencera le 1er octobre), soit 4,0% du PIB, contre 7,3% en 2012, indique le CBO dans ses dernières prévisions économiques et budgétaires.

Cette amélioration de la situation des comptes publics se ferait toutefois au prix d’un retour de l’économie en récession avec une baisse du PIB “de 0,5% en glissement annuel au quatrième trimestre de 2013 et une hausse du taux de chômage à environ 9% au second semestre de 2013”, ajoute l’étude.

Le taux de chômage officiel des Etats-Unis était de 8,3% en juillet.

La situation à laquelle fait référence le CBO est celle dite du “mur budgétaire” (“fiscal cliff”) auquel le pays risque de se heurter à partir de janvier.

La loi prévoit en effet que, sans accord d’ici à la fin de l’année entre le camp démocrate du président Barack Obama et l’opposition républicaine sur la façon de réduire la dette publique, un certain nombre de mesures de relance et de réductions d’impôt prendront fin au 1er janvier alors qu’entreront en vigueur des baisses automatiques des dépenses publiques.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a déjà indiqué en juillet que dans ce cas, le pays risquait une nouvelle “récession”.

Organisme indépendant des partis, le CBO fournit une estimation de ce que donnerait un autre scénario budgétaire, où seraient prolongées la plupart des réductions d’impôts (notamment celles consenties aux plus riches, que remet en cause M. Obama, candidat à sa réélection) tandis que la réduction automatique des dépenses publiques serait annulée.

Dans ce cas estime-t-il, le déficit budgétaire atteindrait 1.000 milliards de dollars, soit 6,5% du PIB, et la croissance économique 1,7% en glissement annuel au quatrième trimestre de 2013, où le chômage serait d’environ 8%.