Union-européenne : Barroso s’en prend à l’euro-phobie des conservateurs britanniques

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ésident de la Commission européenne Jose Manuel Barroso fait un discours au parlement européen, le 3 juillet 2012 (Photo : Frederick Florin)

[03/07/2012 17:39:22] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a pris à partie mardi les élus européens conservateurs britanniques, accusés de “se délecter” des déboires de l’euro lorsque leur chef, le Premier ministre David Cameron, réclame son sauvetage.

“Les conservateurs britanniques ont exprimé une sorte de satisfaction face à la situation dans la zone euro”, a déclaré le président de la Commission européenne lors d’un débat au Parlement européen.

“Mais laissez moi vous dire qu’il est étonnant que vous sembliez vous délecter des difficultés dans la zone euro. C’est en fort contraste avec la position prise par votre chef, le Premier ministre David Cameron”, a-t-il ajouté.

“La réalité, c’est qu’il y a un consensus, y compris avec les Etats hors de la zone euro, sur la nécessité de renforcer la zone euro”, a-t-il relevé.

M. Barroso s’est aussi dit “étonné de l’aisance avec laquelle quelques uns d’entre vous recommandent à certains Etats de quitter la zone euro”, alors que David Cameron lui-même a dit “qu’il était dans son propre intérêt national que la Grèce ne sorte pas de l’euro”.

Enfin, à “ceux qui désapprouvent les grandes opérations d’aide” aux banques européennes, il a rappelé qu’en termes de mesures de recapitalisation des banques, la Grande-Bretagne est “de loin” le pays d’Europe qui a donné le plus à ses banques depuis 2008: 82,9 milliards d’euros.

“Ce serait une bonne chose que vous disiez la même chose à Strasbourg qu’à Londres”, a-t-il lancé.

M. Barroso s’en prenait notamment à l’eurodéputé conservateur britannique Martin Callanan, qui avait critiqué le gaspillage d’argent du contribuable que représentait selon lui l’aide aux banques et avait estimé qu’une sortie de la zone euro représentait pour certains pays “l’opinion la moins pire”.

“Ce serait un désastre politique pour les +cheerleaders de l’euro+ (jeu de mot combinant les notions de pompomgirls et de dirigeants), mais cela permettrait à certains pays de retourner par la dévaluation à une compétitivité relative”, avait ajouté l’élu conservateur.