Vue de Budapest, la capitale hongroise (Photo : Attila Kisbenedek) |
[02/01/2012 15:34:14] BUDAPEST (AFP) La dette publique de la Hongrie a atteint 82,6% du Produit intérieur brut (PIB), un plus haut depuis 1995 et une hausse par rapport aux 76,7% enregistrés fin juin, à cause de la chute du forint, a indiqué lundi la banque centrale hongroise (MNB) dans un rapport.
Ce chiffre de la dette consolidée est aussi appelé “dette de Maastricht” car son niveau ne devrait pas dépasser les 60% du PIB pour les pays membres de la zone euro, ou pour ceux qui, comme la Hongrie, souhaitent l’intégrer.
La baisse de la dette publique est le cheval de bataille du Premier ministre conservateur Viktor Orban, qui est allé jusqu’à étatiser les caisses de retraites privées en 2011 pour réduire le niveau de la dette.
Fin juin, M. Orban avait annoncé personnellement la baisse de la dette hongroise de 81% à 77% du PIB. Il envisageait une deuxième baisse de 77% à 74% en novembre et veut ramener le déficit à 60% pour 2014 et à 50% pour 2016. Ce dernier chiffre est par ailleurs inscrit dans la nouvelle constitution entrée en vigueur le 1er janvier.
La hausse actuelle est liée à la forte baisse du taux de change du forint (HUF) par rapport à l’euro. La devise hongroise a perdu plus de 20% lors des derniers mois de 2011, passant de quelques 270 HUF/EUR en octobre à 315 HUF/EUR fin décembre.
Le gouvernement hongrois a aussitôt réagi: “Le rapport de la MNB n’est pas fondé sur des bases professionnelles, le gouvernement hongrois a atteint des résultats sérieux l’année dernière et continue le travail”, a indiqué Gabriella Selmeczi, députée du parti Fidesz de Viktor Orban.
En 2011, en plus des oppositions générées en Europe et aux Etats-Unis par ses actions politiques, le gouvernement hongrois a dû faire face au niveau économique — au-delà de la chute du forint — à la flambée des taux obligataires et à la dégradation de la note souveraine hongroise dans la catégorie spéculative par les agences de notation S&P et Moody’s. Budapest s’est également rendu compte de la nécessité de demander une nouvelle ligne de crédit auprès du Fonds monétaire international et de l’Union européenne.