Tunisie – Emploi : Chômage des diplômés du supérieur, plus de 40% à Sidi Bouzid et au Kef

Une étude sur l’entrepreneuriat, le développement régional et l’emploi a été
présentée, lundi, à la Maison de l’entreprise à Tunis. Elle est réalisée par le
Centre des études économiques de l’Institut arabe des chefs d’entreprises en
collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann.

Cette étude s’inscrit dans le cadre du renforcement du programme de réformes
économiques et financières en Tunisie post-révolution. Elle entend établir un
état des lieux des déséquilibres régionaux en Tunisie et propose un plan de
développement décliné en actions à entreprendre à court, à moyen et à long
termes.

Elle vise à mettre en place une stratégie de rattrapage pour instaurer, sur des
bases solides et pérennes, un développement régional équitable et propose par la
même, des recommandations en termes d’entrepreneuriat régional.

L’étude relève l’acuité du problème du chômage dans les régions défavorisées.

Le taux de chômage atteint 40 pc dans le gouvernorat du Kef et dépasse
sensiblement ce seuil dans le gouvernorat de Gafsa, contre 30 pc à l’échelle
nationale.

Quant au taux de chômage des diplômés du supérieur, il s’élève, en mai 2011, à
48 pc dans le gouvernorat de Sidi Bouzid et à 40 pc dans le gouvernorat du Kef.

Les femmes actives quel que soit leur âge ont, généralement, moins de chance
d’être employées que les hommes.

Le taux d’urbanisation dans ces régions est assez faible: 40 pc pour le
gouvernorat de Kasserine, 32 pc pour Kairouan et 25 pc pour Sidi Bouzid. Le
tissu industriel, ajoute l’étude, est encore modeste dans ces régions.

Plusieurs promoteurs ne parviennent pas à pérenniser leurs projets en raison de
l’insuffisance des moyens financiers.

Selon la même étude, les principaux facteurs à l’origine du déficit
d’entrepreneuriat régional sont l’altération du climat de confiance (corruption
et risque sécuritaire), l’insuffisance des incitations qui encouragent
l’installation à propre compte, la médiocrité de l’infrastructure, la réticence
des banques à accorder des crédits et enfin un climat d’affaires défavorable par
rapport à celui dans les régions côtières.

Pour palier à ces insuffisances, l’étude préconise de remédier au déficit de
gouvernance locale, de mettre en place une stratégie de régulation régionale et
d’engager des investissements lourds dans l’infrastructure. Ces investissements,
précise l’étude, sont générateurs de sources de revenu. (TAP)