Une ”Sup’Internet” tunisienne pour sortir de la crise des métiers?

Alors où le sujet de l’emploi n’a jamais été aussi poignant en Tunisie, toutes
sortes d’employeurs (et pas seulement dans le secteur TIC) ne cessent de se
lamenter sur le manque cruel des compétences Internet qui sont, de fait, le
maillon essentiel de la réussite publique de leur site, expression désormais
incontournable de la vie commerciale de l’entreprise.

En vérité, la Tunisie (parmi de très nombreux pays) fait face à une rareté
dangereuse des métiers qui assurent le lien entre le site et sa vie interne,
d’une part, et le monde extérieur, d’autre part. En vérité aussi, si vous êtes
utilisateur (c’est-à-dire client potentiel ou réel) d’un site, vous pouvez
trouver qu’il regorge de surprises, de nouveautés, d’inventivité à chaque fois
que vous le visitez mais vous ne savez pas que, derrière cette réussite à vous
séduire, des professionnels de haut vol tirent, pour ainsi dire, les ficelles.

Vous ne savez peut-être pas, non plus, que le déficit en compétences sur les
métiers de l’Internet est singulièrement important et que les entreprises se
saignent aux quatre veines pour embaucher (et débaucher chez les autres) à
grands frais ces oiseaux rares. Une situation intenable à moyen terme (et même à
court terme quand on voit le taux de développement du secteur).

D’autres, sous d’autres cieux, sont passés par-là et leur expérience pousse la
Tunisie à réfléchir (et réfléchir vite) à la création d’une nouvelle grande
école, un peu à l’image de Sup’Télécoms mais en plus spécialisé: une ”Sup’Internet”
en Tunisie, avec peut-être un cycle d’urgence de seulement 3 années!

Sup’Internet Tunisie aura du pain sur la planche puisque les 3 grandes familles
des métiers Internet ont vraiment de quoi faire tourner la boîte.

D’abord, les métiers du développement et des technologies: développeurs web,
concepteurs et chefs de projet web, responsables de maîtrise d’ouvrage,
développeurs multimédia, intégrateurs web, administrateurs de sites et
gestionnaires de bases de données. Ce sont eux qui rendent possibles la
réalisation technique du site et son évolution, l’acheminement des données, la
facilité de navigation et l’organisation de l’information.

Et puis les métiers du design graphique et des contenus: journalistes en ligne
et rédacteurs web, producteurs de vidéo online, responsables éditoriaux et
content managers, web designers, designers flash, illustrateurs 3D, ergonomes et
designers d’interface et webmasters. Ce sont ces métiers qui se chargent de la
présentation des pages web, l’intérêt que l’on y prend, l’attention que l’on y
porte avec du graphisme, de la mise en page, de l’illustration, de l’animation,
de l’accessibilité, de la maniabilité, de l’ergonomie…

Et enfin, les métiers du business et de la gestion de l’Internet: e-marketeurs,
trafic managers, animateurs de réseaux, community managers, gestionnaires de
médias sociaux, analystes de sites, gestionnaires de campagnes relationnelles et
e-mailing, conseils en e-business, référenceurs et acheteurs d’espaces. Ces
spécialistes vont garantir le développement économique, la viabilité et la
performance du site, manager les aspects business, mettre le site en phase avec
les attentes commerciales, le rendre visible, accessible en permanence,
augmenter ses performances, analyser, suivre le trafic, le public, la demande et
la vie des produits, assurer le lien entre producteurs et acheteurs, donner au
monde économique les outils de suivi.

Pour la Tunisie, ”Sup’Internet” comme génératrice de ces métiers nous semble
une évidence car nous ne parlons pas du simple marché tunisien. Partout dans le
monde, la demande est en hausse exponentielle alors que le principe du site est
définitivement une condition primordiale pour toutes les entreprises quels que
soient leurs domaines.