Cisco Tunisie : Le secteur privé reprend et le secteur public maintient ses grands projets

«Le secteur privé est en train de reprendre du poil de la bête, évidemment il serait formidable que le rythme des sit-in et des manifestations des fois justifiés et d’autres gratuits, ralentisse, mais en attendant, nous estimons que la reprise est là», se félicite Adel Dahmani, directeur général de Cisco International. Cisco, rappelons-le, créa le premier routeur multi-protocoles permettant d’interconnecter des réseaux utilisant des protocoles de communication différents.

Le secteur public, en Tunisie, même s’il avance à petits pas, au vu des problèmes sociaux qui y subsistent, a maintenu ses grands projets. «Nous pouvons dire que Tunisie Télécom est techniquement prête au lancement des 3G». Des chantiers seront lancés dans le secteur public des télécoms d’autant plus que les budgets ont été redistribués en faveur de l’optimisation des investissements et de leur répartition sur les régions. «Nous assistons aujourd’hui à une reprise des acquisitions, ainsi on procède de nouveau à l’achat de standards téléphoniques et à des équipements réseau».

Les responsables de Cisco estiment que la présence de la firme américaine sur le sol tunisien a dynamisé le secteur des télécommunications: «One Tech emploie aujourd’hui 200 personnes, elle n’est pas la seule entreprise qui a été accompagnée par Cisco… Nous estimons que nous avons un rôle à jouer dans le développement du secteur des télécoms dans notre pays et dans l’apport de nouvelles technologies qui pourraient même aider au désenclavement des régions dans certains secteurs», assure Adel Dahmani.

Ainsi, parmi les dernières innovations de la firme américaine implantée en Tunisie, la solution Télémédecine Cisco, qui consiste à soigner à distance les malades dans des régions où il n’existe pas de grands spécialistes. «Il s’agit de doter les centres hospitaliers d’équipements appelés «Cisco Health Présence» à même de permettre de mettre en relation des patients et des professionnels de santé quelle que soit la distance qui les sépare. «Imaginez ce que cela peut représenter pour les régions enclavées qui ont besoin d’établir rapidement un diagnostic ou d’entrer en contact rapidement avec un praticien?». En utilisant le réseau comme plate-forme de télémédecine, et grâce à Cisco Health Presence, on crée un environnement similaire au contexte familier de la consultation chez un praticien. Le procédé combine vidéo haute-définition, qualité sonore et accès réseau aux données médicales. Le fait est que dans certains cas, la présence physique des praticiens hospitaliers n’est plus obligatoire, ce qui permet aux zones éloignées de bénéficier d’une certaine qualité de soins. «Nous sommes entrés en contact avec le ministère de la Santé publique et nous pensons pouvoir réaliser certains projets avec lui. Nous estimons que, par ce moyen, nous améliorerons la qualité de services en direction des citoyens et grâce aux TIC, nous userons de la technologie pour assurer des traitements à distance à des malades qui en ont besoin. Nous avons également pris contact avec le ministère de l’Education pour d’autres services».

Adel Dahmani vient de rentrer de Washington où il était en mission avec la TACC. Il y a plaidé auprès de la Banque mondiale, la cause de la Tunisie pour ce qui est d’un soutien plus important au secteur des TIC. «Nous avons demandé à la Banque mondiale de mettre à la disposition de la Tunisie un fonds pour financer les projets en technologies de la communication et de l’information. D’autant plus que si dans un futur proche le secteur des services est libéralisé, les entreprises tunisiennes pourraient bénéficier de moyens d’investir et de créer de l’emploi. Les opérateurs téléphoniques pourraient également «outsourcer» certaines de leurs activités au profit de PME spécialisées et au développement de startup».

Reste que les infrastructures électroniques et réseaux gagneraient à être améliorés sur tout le territoire national pour permettre une meilleure prise en charge et plus de promptitude dans les échanges et la circulation des données.