Vivendi : Messier, condamné à trois ans de prison avec sursis, annonce qu’il fait appel

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ancien PDG de Vivendi Universal, Jean-Messier, et sa compagne Christel Delaval au palais de justice de Paris le 21 janvier 2011 (Photo : Jacques Demarthon)

[21/01/2011 13:20:19] PARIS (AFP) L’ancien PDG de Vivendi Universal (VU), Jean-Marie Messier, a été condamné vendredi à une peine de trois ans de prison avec sursis, pour abus de biens social notamment, lors de sa gestion du groupe de médias et communications.

Immédiatement après le jugement, l’avocat de Jean-Marie Messier, Me Pascal Wilhelm, a annoncé à l’AFP que son client allait faire appel.

M. Messier écope également d’une amende de 150.000 euros.

Il est condamné pour “abus de bien social” en lien avec le parachute doré de 20,5 millions d’euros qu’il s’était fait octroyer sans accord du conseil d’administration, mais auquel il a fini par renoncer.

Les juges ont également retenu l’infraction de “diffusion d’informations fausses ou trompeuses” sur la santé financière de VU pour deux communiqués litigieux.

Il est relaxé du troisième chef de prévention, la “manipulation de cours” de l’action de VU.

La onzième chambre du tribunal correctionnel est allé contre les réquisitions du parquet qui avait réclamé une relaxe générale envers Jean-Marie Messier et six autres prévenus.

L’ancien bras droit, Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de VU, est condamné à une peine de 15 mois de prison avec sursis, pour délit d’initié notamment, ainsi qu’à une amende de 850.000 euros.

Le tribunal a également retenu la culpabilité de l’homme d’affaires canadien Edgar Bronfman Jr, héritier d’une des plus célèbres dynasties industrielles de son pays, le groupe Seagram, absorbé en 2000 par VU. Il est condamné à 15 mois de prison avec sursis et cinq millions d’euros d’amende pour délit d’initié.

Un quatrième prévenu, Eric Licoys, ancien directeur général délégué du groupe, est condamné à six mois de prison avec sursis.

Messier devra par ailleurs indemniser plusieurs dizaines de petits actionnaires de VU floués par la chute du titre et qui avaient été le fer de lance de l’action judiciaire à son encontre.

A la tête de VU, Jean-Marie Messier fut l’icône du capitalisme français au début des années 2000. Il avait développé une communication euphorique sur la situation financière du groupe avant que les marchés ne découvrent que celui-ci croulait sous une dette de 35 milliards d’euros, entraînant sa démission en juillet 2002.