Le Gouvernement d’Union Nationale a failli disparaître avant de naître

Le secrétaire général de l’UGTT a déclaré dans une conférence de presse lundi
que l’organisation syndicale quitte le gouvernement d’union nationale annoncé la
veille par M. Ghannouchi. Au même moment, le parti Attjdid et le PDP était en
état d’urgence, si l’on peut dire, pour discuter des velléités de retrait du
gouvernement sous la pression de leurs bases respectives. Comment ce
gouvernement de M. Ghannouchi est-il mort-né ?

Certains parlent des maladresses de M. Friaa qui a parlé aux Tunisiens un
langage qui leur a rappelé étrangement une longue liste de ministres de
l’Intérieur dont le fameux Abdallah Kallal recherché par la justice
internationale. D’autres parlent plutôt de la liberté que le pays a acquise et
qui n’autorise absolument pas des RCDistes notoires -comme Moncer Rouissi- de
faire parti du gouvernement. La présence de Rouissi éclabousse, dans une
certaine mesure, celle des technocrates comme Afif Chelbi, ou Nouri Jouini ou
Mustapha Kamel Nabli dont les CV ne souffrent pas de contestation.

Le fait est que ce mardi matin (18 janvier) les ingrédients de l’explosion sont
réunis surtout que la Commission administrative de l’UGTT s’est réunie dès les
premières heures. Les contestataires de la Centrale syndicale avaient donné de
la voix dès lundi en mettant en cause le principe même de la participation de
l’organisation syndicale dans un gouvernement dirigé par un RCD comme M.
Ghannouchi. Or, le secrétaire général de l’UGTT déclare dans sa conférence de
presse qu’il a appris la composition du gouvernement par la télé et qu’il a
essayé de s’exprimer dans la nuit du lundi sauf que la télévision nationale ne
l’a rappelé qu’après minuit.

Au même moment, les partis Ettajdid et le PDP étaient en ébullition devant la
contestation de la base de leur participation à un gouvernement ou 6 ministres
dont 4 de souveraineté restaient entre les mains du RCD.

En fin d’après-midi une formule de compromis a été trouvé et annoncée par le
parti Ettajdid et qui consistait en l’obligation faite au président par intérim,
au Premier ministre et aux ministres de déclarer leur démission du RCD
immédiatement. Ainsi, cette déclaration a été rendue publique vers 19 heures
avec la précision que les biens du RCD sont confisqués et ses cellules
professionnelles dissoutes…