Tunisie : La généralisation du gaz naturel, un nouveau défi pour la STEG

steg-gaz-1512-1.jpg«Nous touchons du bois. Nous n’avons enregistré aucun accident imputé à une défaillance des équipements de gaz naturel de la STEG», se réjouit Othman Ben Arfa, président-directeur général de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), lors d’un point de presse organisé, tenu ce 15 décembre 2010, en marge de la journée nationale sur «le développement du gaz naturel: le confort dans la sécurité». Une manifestation qui a été organisée, selon le responsable de la STEG, pour informer sur la stratégie nationale en matière de gaz naturel mais aussi sur les avantages de cette énergie primaire en termes de confort et de sécurité.

«A notre niveau, nous intervenons seulement dans la première installation en respectant des normes nationales et internationales très strictes. La maintenance des installations est la responsabilité des clients qui doivent assurer un contrôle régulier et rigoureux pour éviter les accidents. La STEG s’arrête seulement au compteur. Et nous voulons que les consommateurs prennent compte de cette réalité et fassent attention à leurs équipements en respectant les règles d’utilisation», lance M. Ben Othman.

Sensibilisation par les médias…

Mais si la STEG tient à s’exprimer sur cette question, c’est que ses responsables estiment que les médias jouent un rôle important dans la sensibilisation, surtout que les accidents liés au « gaz » sont toujours traités par les journaux, mais d’une façon très superficielle, estiment-ils. « Le gaz dont on parle dans les journaux n’est pas le gaz naturel, il s’agit du monoxyde de carbone. Le GPL ou le charbon sont à l’origine de la plupart des accidents mortels. Ce n’est pas un problème de gaz naturel mais un problème d’installation et de conscience », ajoute un responsable, confiant sa crainte à la création d’une phobie du gaz naturel, au sein de la société tunisienne. D’où cette sensibilisation via les médias.

En revanche, il ne faut pas perdre de vue que toute une stratégie nationale a été mise en place pour la généralisation du gaz naturel. Une méconnaissance des avantages de cette énergie mettrait à mal les objectifs qui lui sont assignés. La STEG, qui a mis une quarantaine d’années pour l’électrification du pays, fait de la généralisation du gaz naturel un nouveau défi à relever. C’est dire que cette énergie aura des retombées très positives sur la balance énergétique du pays. Elle permettra de réduire la facture énergétique et contribuera à l’économie des subventions. Ajoutons à cela le caractère concurrentiel du gaz naturel qui se présente avec un prix meilleur, plus concurrentiel et plus rentable, surtout avec la flambée des prix du pétrole.

800 mille ménages en 2014…

D’un autre côté, on tient à préciser que la STEG s’attelle à adopter les nouvelles technologies pour la gestion de la conduite des ouvrages du gaz naturel. Des véhicules de surveillance du gaz devraient être opérationnels prochainement, permettant de détecter toute fuite de gaz. Pour ce faire, la STEG va adopter un système d’information géographique, un système d’intervention rapide (GPS fibre optique), une direction réseaux par imagerie radar et de nouveaux accessoires de sécurité gaz.

On compte, à fin novembre 2010, 540 mille clients résidentiels et 400 clients industriels, avec une consommation qui s’élève à près de 5.000 ktep en 2010. La stratégie nationale de promotion du gaz naturel prévoit un montant d’investissement de près de 1.000 millions de dinars, à l’horizon 2014, contre 379 millions de dinars pour la période 2002-2009. Cent nouvelles communes devraient être accordées dans les gouvernorats de Bizerte, Béja, Jendouba, Le Kef, Tozeur, Djerba, Kébili, etc. On vise, ainsi, d’atteindre 800 mille ménages, à raison de 70 mille nouveaux branchements par an. Le nombre de clients industriels devrait atteindre 800. Selon Kamel Oueld El Aid, responsable à la STEG, un recensement de toutes les zones industrielles existantes et nouvelles a été effectué pour se préparer à cette demande.

On estime, actuellement, la part du gaz naturel dans l’énergie primaire à 50% contre 10% en 2006. La disponibilité du gaz naturel est de 44% d’origine algérienne et à 35% de Miskar, gisement exploité par la compagnie British Gaz. Mais M. Ben Arfa précise: «Nous achetons le gaz algérien au prix international par panier de combustible, soit 500 dinars la tonne. De même pour le gaz Miskar», explique-t-il.

Concernant la flambée des prix du pétrole, M. Ben Arfa s’est montré prudent en se prononçant sur les augmentations des prix de l’électricité. «Les augmentations ne sont pas proportionnelles au prix du baril. Notre politique est de procéder à de petites augmentations pour l’intérêt du consommateur», rassure-t-il.

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