Tunisie-Industrialisation de l’Afrique : «Il faut entreprendre une démarche de co-développement», déclare Hédi Djilani

«Le Maroc a les pieds en Afrique et la tête en Europe», a déclaré Najib Zerouali
Ouariti, ambassadeur du Maroc en Tunisie, à l’occasion de la conférence
organisée au siège de l’UTICA, mercredi 24 novembre 2010 par l’ATUGE en
partenariat avec l’ONUDI, la
BAD, l’UNECA et bien entendu la centrale patronale,
à propos de l’importance de l’industrialisation de l’Afrique. Le Royaume
chérifien n’est pas le seul, la Tunisie peut aussi prétendre à ce
positionnement. Mais est-ce à dire qu’elle est suffisamment implantée en
Afrique?

Parmi les 40 pays les moins industrialisés au monde, plus de 30% sont africains.
La Tunisie et le Maroc ont réalisé de bonnes avancées sur le plan du
développement économique, et à des degrés diverses selon les secteurs mais sans
arriver à atteindre les standards internationaux et surtout à maîtriser les
technologies, tous secteurs confondus. Beaucoup de chemin reste à faire en la
matière. «La logique du commerce intermaghrébin est posée beaucoup plus sur le
terrain de la compétitivité que sur celui de la complémentarité», a relevé M.
Zerouali. Les chiffres le confirment: la Tunisie et le Maroc peuvent se
compléter sur plus de 20% de leurs productions et leur volume d’échanges
commerciaux ne dépasse pas pour autant les 2%.

Le Maghreb, hélas, peine à décoller, l’Afrique également et pour différentes
raisons! Le continent n’est pas facile à conquérir. Les infrastructures ne sont
pas au beau fixe, la logistique ne suit pas et l’environnement des affaires n’y
est pas reluisant, sans parler de la composante culturelle qui fait que nous
avons plusieurs Afriques en une seule, ce qui amène à parler de régions par
affinités plutôt que de tout un continent, comme l’a bien signifié Sami Zaoui,
président de l’Atuge. «L’Europe, en voulant s’élargir tous azimuts, est en train
de vivre des difficultés inhérentes à son intégration. Il faut avancer
prudemment et dans une approche de co-développement pour réussir à faire face à
la concurrence internationale de plus en plus ardue. Il faut créer des pistes et
des pisteurs qui serviront de guides et de locomotives pour les pays qui veulent
partir à la conquête de l’Afrique, a pour sa part indiqué Hédi Djilani,
président de l’UTICA.

Les échanges d’un pays comme la Tunisie avec ses voisins du continent ont tout
juste doublé, passant de 2.334 millions de dinars en 2005 à 4.405 millions de
dinars en 2009.

Le Maroc a fait mieux grâce aux efforts colossaux faits par Attijariwafa Bank
qui a accompagné les investisseurs marocains et à la RAM (Royale Air Maroc) qui
dessert plusieurs destinations africaines.

Nous y reviendrons