Accord sur la viande bovine : cinq des neuf abattoirs débloqués à la mi-journée

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échargent des palettes et des pneus devant les abattoirs Charal, le 10 novembre 2010, à Cholet, dans le cadre d’une opération de blocage. (Photo : Frank Perry)

[11/11/2010 12:50:48] PARIS (AFP) Cinq des neuf abattoirs du groupe Bigard-Socopa avaient été débloqués jeudi à la mi-journée par les éleveurs bovins et les autres devaient suivre dans l’après-midi mais la situation restait incertaine sur le site d’Egletons (Corrèze), selon la Fédération nationale bovine.

Eleveurs bovins, industriels et distributeurs ont trouvé mercredi un accord sur une hausse des prix de la viande de “2 à 5 centimes d’euros le kilo”.

Cette augmentation reste très inférieure aux revendications initiales des éleveurs qui souhaitaient une revalorisation de 60 centimes.

Le président de la Fédération nationale bovine (FNB) Pierre Chevalier avait cependant qualifié cette petite hausse de “premier pas”, tandis que Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat agricole FNSEA, évoquait “un renversement de tendance” et soulignait que 60 centimes était “un objectif dans la durée”.

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ël Limouzin, représentant syndical régional de la FNSEA, le 10 Novembre 2010 devant les abattoirs Charal, à Cholet (Photo : Frank Perry)

Les représentants des éleveurs s’étaient ainsi engagés à lever “au plus tard à 17H00” jeudi le blocage des abattoirs, sous réserve de deux conditions: que cette hausse soit répercutée sur la grille de cotation du groupe Bigard et que l’entreprise renonce à ses procédures en référé contre des éleveurs.

Cette levée des blocages était également liée au vote local des assemblées générales d’éleveurs: au total, quelque 1.500 d’entre eux bloquaient depuis dimanche soir neuf abattoirs du groupe Bigard, numéro 1 du secteur.

Mercredi soir, Coutances (Manche) avait été le premier abattoir débloqué, suivi par Cholet (Maine-et-Loire) et Cherré (Sarthe) où les blocages ont été levés au cours de la nuit, a déclaré à l’AFP Joël Limouzin, président de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Ouest (FRSEAO). A Cholet, la levée du blocage, où se trouvaient à minuit encore quelque 200 éleveurs, n’a pu se faire qu’après remise en mains propres aux agriculteurs de deux courriers, l’un sur le retrait des référés engagés par les directions des abattoirs pour obtenir la levée des blocages, l’autre précisant “explicitement la revalorisation des cours à compter du 12/11”.

Les sites de Metz (Moselle) et Feignies (Nord) ont pour leur par été débloqués jeudi matin.

“Les blocages ont été levés ou sont en train d’être levés, comme à Villefranche (Allier), Cuiseaux (Saône-et-Loire) ou Castres (Tarn). Le seul point noir pour l’instant reste Egletons, pour lequel je ne peux pas dire à l’heure actuelle s’il va être levé ou non”, a déclaré à l’AFP Pierre Chevalier, président de la FNB. M. Chevalier devait se rendre en personne jeudi après-midi sur le site d’Egletons pour “expliquer” l’accord aux éleveurs et essayer de débloquer une situation considérée comme “la plus dure” du mouvement.

A Castres, l’abattoir le plus important du Sud-Ouest, les éleveurs ont annoncé qu’ils allaient suspendre leur mouvement en fin d’après-midi, soulignant toutefois n’être “qu’à moitié satisfaits de l’accord”.

“Sur le prix versé au producteur, on est loin du compte. On lèvera quand même le blocage, mais nous resterons vigilants. On va surveiller si les accords passés sont appliqués”, a ainsi déclaré à l’AFP Alain Cazaux, vice-président de la Fédération régionale bovine Midi-Pyrénées/Aquitaine.

Bigard, qui représente 42% du marché des abattoirs en France avec une trentaine d’établissements, avait assigné en référé mardi des éleveurs pour obtenir la levée du blocage d’abattoirs à Cherré, Coutances et Cholet.