Renault, comme PSA, renoue avec les bénéfices, mais l’horizon s’assombrit

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éunion entre la direction et les actionnaires, le 30 avril 2010 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[30/07/2010 15:37:20] PARIS (AFP) Après une année noire pour l’automobile en 2009, Renault a renoué avec les bénéfices au premier semestre, à l’instar de PSA Peugeot Citroën, mais l’horizon n’est pas totalement dégagé pour les constructeurs français qui craignent l’impact de la fin des primes à la casse.

Renault a annoncé vendredi un bénéfice net de 780 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année, contre une perte de 2,7 milliards l’an dernier sur la même période.

Dans un marché mondial en hausse de près de 17% au premier semestre, le constructeur a vu ses ventes progresser d’environ 22%, une hausse qui a concerné ses trois marques (Renault, Dacia et Renault Samsung).

Ces résultats ont été accueillis favorablement à la Bourse de Paris où l’action Renault progressait de 2,18% à 34,38 euros en fin d’après-midi dans un marché en baisse de 0,27%.

Le constructeur se garde bien toutefois de crier victoire car le second semestre “s’annonce particulièrement incertain”, surtout le dernier trimestre en Europe, a averti son directeur général délégué Patrick Pelata.

Renault prévoit une croissance du marché automobile mondial d’environ 8% sur l’année, mais un recul en Europe compris entre 7% et 9%, ce qui correspondrait à une chute du marché européen au deuxième semestre de 16% à 20%.

“Le contrecoup des plans de rigueur et de l’arrêt des primes à la casse”, introduites en 2009 pour atténuer les effets de la crise et progressivement supprimées en Europe, “risque d’être brutal” au deuxième semestre, a prévenu M. Pelata.

Mercredi, son concurrent PSA Peugeot Citroën avait lui aussi annoncé qu’il était repassé dans le vert au premier semestre, avec un bénéfice net de 680 millions d’euros, contre une perte nette de 962 millions un an auparavant. Mais il avait également fait part de ses craintes sur le deuxième semestre.

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ën au siège du groupe à Paris (Photo : Eric Piermont)

Malgré le rebond du premier semestre, Renault s’en tient à l’objectif fixé en début d’année: améliorer ses parts de marché en 2010 et dégager une trésorerie positive, pour terminer l’année avec un endettement inférieur à celui de la fin 2009.

Il compte aussi sur un carnet de commandes déjà bien rempli pour passer le cap du troisième trimestre et veut “tirer parti de la croissance hors d’Europe”.

A l’international, le groupe estime disposer désormais d’une “gamme complète de véhicules” adaptée aux besoins de ces clients, tant dans l’entrée de gamme (Dacia Logan et Sandero) que dans le haut de gamme (Renault Fluence et Latitude).

Renault, à l’instar de l’ensemble du secteur, veut continuer à se développer sur les marchés émergents. La Russie, où il vise une part de marché de 40% avec Nissan et Avtovaz, est son “plus gros enjeu stratégique”. Au Brésil, Renault approche les 5% et vise les 10% avec Nissan.

Quant à la Chine, premier marché mondial et eldorado des constructeurs, Renault conserve le projet d’y aller, mais ne le fera qu’avec “toutes les ressources pour gagner” et “pas en touriste”.

La baisse attendue du marché européen pourrait toutefois contraindre le constructeur à des réductions de production et “donc à des journées de chômage partiel supplémentaires” par rapport au premier semestre.

En 2009, pour limiter les effets de la crise, Renault et PSA avaient déjà eu largement recours au chômage partiel et à des suppressions d’effectifs d’intérimaires.

“Depuis des mois, en France, les salariés connaissent soit le chômage” partiel -45 jours non-travaillés sont prévus en 2010 sur les sites industriels – “soit le travail toujours plus pénible avec à la clé, le recours aux heures supplémentaires”, n’a pas manqué de rappeler la CGT de Renault vendredi.