Var : après la furie des eaux, place à l’évaluation des dégâts économiques

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és dans les inondations à Vidauban dans le Var prise le 18 juin 2010 (Photo : Christian Alminana)

[19/06/2010 10:04:24] MARSEILLE (AFP) Quatre jours après des pluies torrentielles meurtrières dans le Var, le difficile recensement des dégâts occasionnés à l’agriculture et au tissu de très petites entreprises qui maillent ce département a débuté.

Les éleveurs d’ovins sont particulièrement atteints. Plus de 3.000 moutons et brebis, qui paissaient dans les champs en attendant le début de la transhumance dimanche, ont été emportés par les flots, comme l’ont également été 100 chevaux.

A lui seul, l’éleveur Eric Féménia a perdu plus de 1.000 bêtes en pâturage à Vidauban. “C’est un désastre, une vie anéantie en cinq minutes”, se lamente-t-il, ignorant encore comment son préjudice sera réparé.

L’étendue des dommages causés aux cultures dans ce département où 38.000 personnes vivent plus ou moins directement de l’agriculture, sera en revanche plus longue à connaître, a souligné la Chambre d’agriculture (CA) du Var.

“Nous sommes encore en phase de recensement des secteurs les plus touchés. Il faut attendre que l’eau se retire”, a expliqué Camille Béranger, chargée de missions.

Mais déjà la plaine de l’Argens, entre Fréjus et Saint-Aygulf, apparaît particulièrement sinistrée.

“Toute la vallée de l’Argens est dévastée, c’est-à-dire toutes les entreprises horticoles, la viticulture, les pépinières, il n’y a plus rien”, énumère le président de la chambre, Alain Bacciano.

Les cultures maraîchères – melons, salades, courgettes, tomates… – ne sont pas en meilleur état. “Des plantations entières sont submergées, et on sait qu’au bout de trois jours, tout est perdu”, souligne M. Bacciano.

Les dégâts matériels signalés par les exploitants sont aussi importants : bergeries inondées, véhicules emportés, machines abîmées.

Pour ce qui est des entreprises, “il serait hasardeux de donner un chiffre aujourd’hui”, déclare une porte-parole de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Var.

Les équipes de la CCI sont sur le terrain pour évaluer les destructions mais aussi “apporter un soutien moral” aux entrepreneurs et, plus concrètement, les aider à remplir les documents nécessaires à la reconnaissance de leur sinistre.

Car souvent, dans ce département qui se caractérise par une majorité de très petites entreprises qui officient dans le tourisme et le commerce, les patrons se retrouvent seuls face aux dégâts.

“La petite taille est un atout en moment de crise. Mais face à ce type d’évènement, le fait de ne pas être adossé à un grand groupe crée une difficulté supplémentaire”, explique la CCI.

Sur les 3.230 entreprises recensées à Draguignan et dans ses environs et les 5.762 à Fréjus – les deux zones les plus sévèrement frappées par les inondations -, “bon nombre ont été inondées mais c’est difficile à chiffrer”.

Dans cette région très touristique, le début de la saison s’annonce compromis. Sept campings ont été inondés dans la plaine de l’Argens et resteront fermés jusqu’à nouvel ordre, et nombre de petites communes ne sont pas en état d’accueillir les visiteurs.

Pour faciliter les démarches des entreprises et agriculteurs sinistrés, la préfecture du Var a annoncé la mise en place de deux guichets à Draguignan et Fréjus (rassemblant CCI, Chambre des métiers et Chambre d?agriculture) tandis que des facilités bancaires vont être octroyées, les dettes fiscales et sociales étalées, la relation avec les assurances facilitée et des procédures de chômage technique mises en oeuvre.