Une délégation UE-FMI-BCE lundi à Athènes pour finaliser l’aide financière

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été mise sur la vitrine d’une agence de voyage à Athènes, le 16 avril 2010. (Photo : Louisa Gouliamaki)

[18/04/2010 13:02:26] ATHENES (AFP) Une délégation conjointe de l’UE, du FMI et de la BCE est attendue lundi à Athènes, si le nuage volcanique islandais le permet, afin de finaliser les modalités de l’aide financière à la Grèce, qui en cas de déclenchement sera assortie de nouvelles mesures d’austérité.

Des équipes du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) doivent discuter avec les responsables du ministère grec des Finances sur les “conditions techniques” et “la coordination” du mécanisme d’aide UE-FMI, décidée à Bruxelles le 25 mars, a indiqué à l’AFP une source ministérielle ayant requis l’anonymat.

L’arrivée des experts dépend toutefois du trafic aérien fortement perturbé à cause du danger représenté par le nuage de centres volcaniques venu d’Islande, a-t-on souligné de même source.

Le gouvernement grec a demandé jeudi dernier de discuter sur les modalités de l’aide et décidé d’entamer les préparatifs pour son activation éventuelle, face à la persistance des difficultés d’emprunt du pays sur les marchés.

Après une émission la semaine dernière de bons de Trésor ayant permis de lever 1,560 milliard d’euros, la Grèce va de nouveau émettre le 20 avril un bon pour 1,5 milliard d’euros. Les nécessités du pays pour couvrir sa dette énorme (à 113% du PIB) et ses besoins budgétaires s’élèvent à environ 11,5 milliards d’ici mai.

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à Athènes le 16 avril 2010. (Photo : Louisa Gouliamaki)

Le Premier ministre Georges Papandréou a réitéré samedi qu'”aucune décision officielle” pour l’activation de l’aide n’existait pour le moment, mais que tout devrait être prêt “pour la déclencher, si besoin”.

De leur part, les ministres des Finances de la zone euro s’étaient dits satisfaits vendredi lors d’une réunion à Madrid des avancées du mécanisme d’aide, le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn ayant souligné qu'”un programme commun de conditionnalité et de financement” était élaboré.

Concrétisé il y a une semaine, le plan d’aide sur trois ans, prévoit des crédits allant jusqu’à 30 milliards d’euros, au taux de 5%, pour 2010 et d’une aide conjointe probable du FMI, avec des prêts de 10 à 15 milliards d’euros.

Mais selon le FMI, la Grèce ne pourra bénéficier du prêt du Fonds, dont le taux d’intérêt serait attirant (3,26% à l’heure actuelle), qu’à condition d’adoption de nouvelles mesures d’austérité, en plus de celles déjà prises par le gouvernement socialiste grec.

“Il n’y a pas d’autre issue possible pour les Grecs que de devenir plus compétitifs”, prévenait jeudi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Il a souligné que “le seul moyen efficace qui reste est la déflation”, qui entraînera “des salaires en baisse, et des prix en baisse”.

La presse grecque ne cesse ces derniers jours de publier des informations sur les mesures probables exigées par le FMI, allant des réductions de salaires dans le secteur privé ou une limitation des retraites à la fin de certains services publics et d’entreprises publiques.

Pour calmer ces craintes, le ministre grec des Finances a assuré samedi que ni le FMI, ni l’UE n’avaient “demandé de mesures supplémentaires en 2010”.

Cependant les quotidiens dominicaux grecs sont revenus sur le sujet. “Le FMI amène des bouleversements” titrait à la une le quotidien libéral Kathimerini. “Mais apprenons à être optimistes”, relativisait ce journal dans son éditorial en rappelant que le pays, englué dans une grave crise, était “au bord de la faillite” et que “certains problèmes doivent être résolus”.

Ethnos (centre-gauche) titrait “Tunnel pour trois ans avec le FMI et la tutelle de l’UE” tandis qu’Elefthérotypia (gauche) prévenait que le FMI exigerait “des privatisations, des coupes salariales et des licenciements dans le secteur privé”.