Dubaï : les dirigeants émiratis tentent de rassurer sur l’état de l’économie

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ésident émirati Sheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane lors d’une visite à Paris, le 15 janvier 2008. (Photo : Eric Feferberg)

[01/12/2009 15:03:42] DUBAI (AFP) Le président des Emirats arabes unis et le souverain de Dubaï se sont voulus mardi rassurants sur la solidité de l’économie mais sans annoncer de mesures concrètes face aux difficultés financières de Dubaï, qui contribue pourtant au tiers du PIB de la fédération.

“Je tiens à rassurer tout le monde: notre économie est saine”, a déclaré solennellement le président de la fédération des Emirats, cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, dans un discours à la nation à la veille de la célébration du 38e anniversaire de la fête nationale du pays.

Alors que les analystes reprochent à Dubaï le manque de transparence dans la gestion de la crise, son souverain, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, est sorti mardi de son silence, faisant écho au chef de l’Etat en affirmant que Dubaï était “fort et persévérant”, tout en dénonçant une campagne “médiatique tendancieuse”.

“La crise financière mondiale ne nous poussera pas à hésiter, à reculer ou à désespérer car nous sommes confiants en la capacité de notre peuple et en nos ressources”, a affirmé le président émirati.

Malgré le ton rassurant de son discours, il a omis d’évoquer la crise née de l’annonce le 25 novembre par les autorités de Dubaï de leur intention de demander un moratoire de six mois sur la dette du conglomérat public Dubai World, ployant sous le fardeau d’une dette de 59 milliards de dollars.

Dubai World a annoncé lundi soir qu’il allait restructurer certaines de ses 10 compagnies et négocier avec leurs créanciers une dette de 26 milliards de dollars.

Sa filiale Nakheel (immobilier) en supporte 6 milliards de dollars en obligations islamiques, dont 3,5 milliards viennent à maturité le 14 décembre.

“Nous allons continuer, avec assurance et détermination, à exécuter les stratégies adoptées, les plans tracés et les projets engagés (…) en mobilisant l’ensemble de nos capacités nationales”, a dit cheikh Khalifa, également souverain d’Abou Dhabi, l’émirat le plus riche de la fédération.

Abou Dhabi compte à son actif des avoirs à l’étranger de centaines de milliards de dollars, accumulés grâce à la manne pétrolière.

Pour sa part, le souverain de Dubaï n’a pas tari d’éloges sur la bonne santé de l’économie nationale: “Notre économie est aujourd’hui l’une des économies du monde les plus solides et les plus stables en raison de sa diversité, de ses grands moyens et d’une planification stratégique”, a-t-il dit.

Elle a eu “la capacité de réagir positivement aux cycles de progressions et régressions de l’économie mondiale”, a-t-il ajouté dans une allocution pour la fête nationale.

Sans s’attarder sur les difficultés financières de Dubaï, cheikh Mohammad a souligné la dimension nationale de l’économie des Emirats, une fédération de sept membres, dont Abou Dhabi, qui assure plus de 90% de la production pétrolière du pays, actuellement de quelque 2,2 millions de barils/jour.

Le pays “est déterminé à renforcer la complémentarité entre les cadres fédéraux et locaux et à augmenter l’efficacité des autorités gouvernementales par une application efficace de la stratégie du gouvernement”, a-t-il dit.

A l’instar du chef de son département économique qui a affirmé la veille que le gouvernement de l’émirat ne garantirait pas Dubai World, cheikh Mohammad a clamé que “faire l’amalgame entre Dubai World et le gouvernement de Dubaï est une erreur”.

Mais l’agence de notation financière Moody’s a estimé lundi qu’il était “très probable que l’économie de Dubaï, qui représente près du tiers du PIB des Emirats, soit sévèrement affectée” par les difficultés de Dubai World, lesquelles ne devraient cependant “pas menacer (…) la solidité des finances d’Abou Dhabi”.

Selon des statistiques officielles, le PIB émirati était de 253 milliards de dollars en 2008.l