ège de la Fed à Washington, le 8 octobre 2008 (Photo : Karen Bleier) |
[27/10/2009 10:56:16] WASHINGTON (AFP) Le département du Commerce américain devrait confirmer jeudi que l’activité économique s’est reprise aux Etats-Unis au troisième trimestre, première étape vers une sortie de crise aux contours encore incertains.
Le ministère doit publier jeudi à 12H30 GMT sa première estimation du produit intérieur brut américain pour les trois mois d’été.
Selon le consensus des analystes, celui-ci devrait avoir progressé par rapport au trimestre précédent de 3,2% en rythme annuel, ce qui traduirait un retour à la croissance après quatre trimestres consécutifs de baisse de l’activité.
La banque centrale (Fed) a déjà indiqué que la reprise avait commencé pendant l’été. Publié le 21 octobre, son dernier rapport de conjoncture conclut que la croissance est en marche, mais de manière “faible” et “éparse” suivant le secteurs et les régions.
Les chiffres du ministère, s’ils confirment la reprise de l’activité, ne devraient pas pour autant marquer la fin officielle de la récession, puisque la datation des cycles économiques américains revient à un organisme indépendant, le Bureau nationale de la recherche économique (NBER), qui ne devrait pas se prononcer avant plusieurs mois.
Selon le NBER, les Etats-Unis sont entrés en décembre 2007 dans leur récession la plus longue depuis la crise des années 1930.
De l’avis des analystes, les chiffres du PIB devraient montrer une contribution positive de la consommation des ménages (qui évolue en dents de scie depuis le début de l’année après s’être effondrée au second semestre 2008), et, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2005, une progression de l’investissement des ménages dans le logement.
Après huit trimestres consécutifs de chute, sous l’effet conjugué de la baisse des perspectives d’activités et de la crise financière apparue à l’été 2007, l’investissement des entreprises pourrait également être repassé dans le vert.
La progression des dépenses de l’Etat fédéral devrait avoir continué, tirée par le secteur de la défense.
Pour plusieurs économistes, l’effet du commerce extérieur sur le PIB pourrait avoir été négatif du fait d’une progression des importations plus forte que celle des exportations, et plus du tiers de la croissance pourrait résulter d’une baisse des déstockages des entreprises.
Pour la suite, la question est donc de savoir si ce “rebond technique”, comme l’appellent les analystes d’Aurel ETC Pollack, va se poursuivre et si les Américains vont bouder les magasins en fin d’année, comme beaucoup le craignent, alors que la consommation des ménages est normalement le moteur de l’économie du pays.
Estimant que la croissance du troisième trimestre a été “tirée par les variations de stocks des entreprises, la prime à la casse et le crédit d’impôts pour ceux qui achètent un logement pour la première fois”, les économiste du cabinet IHS Global Insight estiment que ce rythme n’est pas “tenable”.
Pour eux, les stocks devraient continuer à contribuer fortement à la croissance au quatrième trimestre, mais “la difficulté à obtenir des crédits continuera d’entraver les dépenses de consommations des ménages, leurs investissements dans le logement, ainsi que l’investissement des entreprises”.
La Fed est de cet avis et prévoit une reprise très lente. Selon elle, la croissance ne devrait pas être suffisamment forte en 2010 pour faire baisser sensiblement le taux de chômage. Actuellement à 9,8%, son plus haut niveau depuis plus de 26 ans, celui-ci devrait continuer de monter encore plusieurs mois.