Le président américain de la Banque mondiale critique les USA

photo_1254151029198-1-1.jpg
ésident de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le 2 septembre 2009 à Pékin (Photo : Peter Parks)

[28/09/2009 15:17:54] WASHINGTON (AFP) Le président de la Banque mondiale, l’Américain Robert Zoellick, a critiqué les Etats-Unis dans un discours lundi, estimant qu’ils ne devraient pas tenir la position dominante du dollar pour acquise, ni accroître les pouvoirs de leur banque centrale.

“Les Etats-Unis feraient une erreur s’ils considéraient comme acquise la position du dollar comme devise de réserve dominante. Si l’on se projette dans l’avenir, il y aura de plus en plus d’alternatives au dollar”, a-t-il expliqué à l’université John Hopkins de Washington.

Il a cité l’euro, le yuan et les Droits de tirage spéciaux (DTS, l’unité de compte du Fonds monétaire international) comme concurrents.

“Bien sûr, le dollar est et restera une monnaie majeure. Mais l’avenir du billet vert dépendra fortement des choix des Etats-Unis”, a poursuivi le dirigeant de l’institution multilatérale.

Parmi ces choix, il a cité ceux de “résoudre ses problèmes de dette sans recours à l’inflation”, d'”établir un discipline à long terme sur les dépenses et le déficit budgétaire” et de “rétablir une capacité saine du secteur financier à apporter innovation, liquidité et rendements, sans produire le même risque de grosses bulles et d’effondrement”.

“La valeur du dollar dépendra aussi de savoir à quel point nous assisterons au retour d’une économie au secteur privé dynamique et innovant”, a-t-il ajouté.

Alors qu’aux Etats-Unis la réforme de la régulation financière proposée par l’exécutif prévoit d’accroître le pouvoir de surveillance de la Réserve fédérale sur le système financier, M. Zoellick s’est dit sceptique.

Selon lui, “le Congrès des Etats-Unis s’est étonné de découvrir la latitude de la Réserve fédérale à créer des fonds, acheter des actifs, mettre en place des lignes d’échanges de monnaie mondiale, et faire des transactions en dehors du processus habituel d’extension du budget de l’Etat”.

“Donc il ne faut pas s’étonner que la démocratie américaine hésite à autoriser la Fed à surveiller les risques bancaires systémiques à côté de son rôle dans la politique monétaire, accroissant son pouvoir”, a-t-il ajouté.