G20 : face à la crise, les grands argentiers veulent présenter un front uni

[14/03/2009 15:31:02] HORSHAM, Royaume-Uni (AFP)

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à Horsham, au sud de Londres, le 14 mars 2009 (Photo : Geoff Caddick)

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20, réunis samedi à Horsham au sud de Londres pour une réunion préparatoire au sommet du 2 avril, semblaient vouloir gommer leurs désaccords, et souligner des points d’union, comme une augmentation des moyens du Fonds monétaire international (FMI).

“Il n’y a plus de débat relance contre régulation”, notait en marge des discussions un conseiller d’une délégation européenne.

L’administration américaine s’est mise cette semaine à demander aux autres pays des plans de relance de 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) pour combattre une crise qui va aboutir à la première récession mondiale depuis la deuxième guerre mondiale.

Le Japon et la Chine ont pour leur part annoncé ou laissé entrevoir de nouveaux plans de relance.

Les Européens, soucieux de leurs déficits, ont renâclé, arguant qu’ils avaient déjà fait assez et que leurs filets sociaux plus protecteurs rendaient difficiles de comparer leurs plans avec celui des Etats-Unis. Ils sont en revanche pour un resserrement de la régulation, à laquelle les Américains semblent plus indifférents pour l’heure.

A Horsham, selon cette même source, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a chiffré à respectivement 23 et 29% des PIB européens et américain ce qui avait déjà été entrepris pour surmonter la crise, tous instruments confondus.

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çaise des Finances Christine Lagarde le 14 mars 2009 à Horsham (Photo : Geoff Caddick)

Le communiqué qui devait être publié dans l’après-midi ne devait finalement pas contenir d’appel explicite à faire plus en terme de relance, mais à se tenir prêt à agir.

Le G20, qui regroupe les principaux pays développés et émergents, devrait en revanche se montrer uni pour une augmentation “significative” des ressources du Fonds monétaire international (FMI) sans chiffrer celle-ci, des divergences demeurant entre les Européens qui suggèrent un doublement des ressources à 500 milliards de dollars et les Américains qui penchent pour 750 milliards.

Les ministres devraient aussi proposer l’enregistrement systématique par les autorités de surpervision des agences financières, dont certaines notes bienveillantes sur des produits à risque ont été accusées d’avoir participé à la crise des subprimes. Le communiqué évoquera aussi l’aide aux banques en difficulté.

En revanche, les choses semblaient “plus compliquées” sur les paradis fiscaux, cheval de bataille de la France et de l’Allemagne qui ont déjà obtenu cette semaine des engagements de principe de plusieurs pays européens pratiquant le secret bancaire à assouplir celui-ci. En particulier, plusieurs pays émergents dont la Chine auraient soutenu que cette question n’était pas à l’origine de la crise.

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étaire américain au Trésor Timothy Geithner (Photo : Geoff Caddick)

Même si des points de désaccord demeurent, les participants, plus d’une quarantaine au total, abrités dans un hôtel cinq étoiles non loin de la côte sud de l’Angleterre, ont tenu à paraître détendus sur la traditionnelle photo de famille où l’hôte de la réunion, le ministre britannique Alistair Darling, avait à sa gauche la française Christine Lagarde, souriante.

Dans les coulisses, beaucoup de participants estimaient qu’on “ne peut pas se permettre un G20 raté” en avril, pour ne pas déprimer plus encore l’économie mondiale. M. Darling a convenu récemment que le succès de la présidence britannique serait surtout mesuré à l’aune de sa capacité à faire travailler les pays ensemble plutôt qu’à aboutir à un consensus sur tous les sujets.

Samedi, il avait admis que son rôle de M. Loyal ne consistait pas à “dire aux autres pays qu’ils doivent faire ci ou ça”, mais “un engagement explicite” de chacun à “ne pas se retenir, s’il le faut, de mettre plus d’argent dans l’économie”.