Opel présente le plan de sauvetage concocté par General Motors

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ée à l’entrée de l’usine Opel de Bochum le 17 février 2009 (Photo : Philipp Guelland)

[27/02/2009 12:34:54] FRANCFORT (AFP) Journée cruciale pour le constructeur Opel vendredi : la direction de cette filiale allemande de General Motors doit présenter un plan de sauvetage, prélude à son autonomie et condition sine qua non pour obtenir des aides publiques.

Un conseil de surveillance d’Opel, qui emploie 26.000 personnes en Allemagne, est prévu à partir de 11H (10H00 GMT) au siège d’Opel de Rüsselsheim, tout près de Francfort (ouest), selon les syndicats.

Le ministre allemand de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg espère aussi dans la journée les détails sur un concept viable pour la poursuite des activités, a-t-il déclaré vendredi.

Le temps presse pour Opel, qui a besoin de 3,3 milliards d’euros, selon les syndicats, et attend un soutien des pouvoirs publics. Sa maison-mère américaine est en effet incapable de la soutenir: sa situation est bien pire, avec une perte de plus de 30 milliards de dollars en 2008.

Selon le quotidien Financial Times Deutschland, GM pourrait ordonner la vente d’un des quatre sites allemands d’Opel, à Eisenach (est). L’avenir de l’usine de Bochum, en pleine région industrielle de la Ruhr (ouest), serait aussi incertain. Opel n’a pas commenté.

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à Rüsselsheim le 3 décembre 2009 (Photo : Torsten Silz)

Plus globalement, GM devrait faire des premiers pas concrets vers une autonomie de sa marque allemande, notamment via la mise en place d’une nouvelle structure juridique pour ses activités européennes, aujourd’hui filiales à 100% de Detroit et totalement dépendantes des ordres de la maison-mère.

“Opel n’a même pas de compte bancaire, tous les paiements passent par GM”, selon Peter Giessen, membre du comité d’entreprise (CE) du site de Rüsselsheim. Globalement, GM grève les comptes de sa filiale, accuse Klaus Franz, chef du CE européen du groupe. “Opel n’est pas le désastre, c’est GM le désastre”, répète-t-il à l’envi.

Selon lui, ces dernières années, Opel a dû notamment payer d’importants coûts de recherche et développement à GM pour des produits pourtant conçus en Allemagne quand les ventes en Europe de la marque Chevrolet –en progression– n’étaient par exemple pas comptabilisées à l’actif de la filiale européenne.

Ces accusations alimentent la méfiance du gouvernement allemand: il refuse catégoriquement de donner le moindre euro qui risquerait de filer droit vers les Etats-Unis pour renflouer la maison-mère.

Berlin discute depuis fin novembre d’une aide pour Opel, et privilégie l’hypothèse d’une garantie publique pour les crédits à celle d’une participation de l’Etat au capital.

Une réunion téléphonique est prévue samedi entre le ministère de l’Economie et les quatre Etats régionaux concernés par les sites Opel, ont rappelé vendredi les porte-parole du gouvernement.

GM veut restructurer ses activités en Europe, où il emploie 55.000 personnes environ, notamment en Grande-Bretagne, Belgique, Espagne et Pologne. Il a déjà amorcé la séparation totale d’avec le suédois Saab.