Les Pays-Bas frappés à leur tour par la récession

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érence de presse le 17 février 2009 (Photo : Marcel Antonisse)

[17/02/2009 15:17:20] LA HAYE (AFP) Bons élèves de la classe européenne, les Pays-Bas avaient jusqu’ici mieux résisté à la crise économique que leurs voisins mais ils sont désormais confrontés à une “grave récession”, a reconnu mardi le Premier ministre Jan Peter Balkenende.

“Cela fait longtemps que les Pays-Bas n’avaient pas connu un tel recul de l’économie, et la vitesse à laquelle tout se passe est inédite”, a déclaré Jan Peter Balkenende au cours d’une conférence de presse à La Haye.

“Il y a, dans notre pays, des générations qui n’ont jamais connu une telle récession. C’est une nouvelle et grande épreuve”, a-t-il ajouté.

Le Bureau central du plan (CPB) a annoncé mardi que le produit intérieur brut des Pays-Bas devrait se contracter de 3,5% en 2009, “principalement en raison de la forte détérioration du commerce international”.

En décembre, il ne prévoyait qu’une contraction de 0,75% du PIB, et de 2% selon le scénario le plus pessimiste.

“Les Pays-Bas sont durement touchés en raison de leur économie très ouverte” et de la chute de leurs exportations, a souligné M. Balkenende. “Quand les exportations baissent, nous le sentons directement”, a-t-il reconnu.

L’excédent budgétaire de 1,2% sur lequel le gouvernement néerlandais de centre-gauche comptait en septembre 2008 lors de la présentation de son budget pour 2009, risque fort de se transformer en un déficit qui devrait atteindre 3% en 2009 et 5,5% en 2010, selon le CPB.

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ésentant des boutiques fermées le 17 février 2009 (Photo : Lex van Lieshout)

L’Office central des statistiques néerlandais (CBS) avait déjà annoncé vendredi que les Pays-Bas étaient “officiellement entrés en récession” au quatrième trimestre de 2008, avec un recul de 0,9% du PIB par rapport au trimestre précédent.

Le taux de chômage devrait s’envoler: de 3,9% actuellement, il s’établirait à 5,5% en 2009 et à 8,75% en 2010, selon le Bureau central du plan.

Fin janvier, deux fleurons de l’économie néerlandaise, le géant de l’électronique Philips, et le bancassureur ING, avaient annoncé la suppression de 13.000 emplois au total.

“Les conséquences de la crise financière sont plus graves que prévu”, a souligné le directeur du CPB, Coen Teulings, lors de la conférence de presse.

M. Balkenende a annoncé que son gouvernement allait prendre des “mesures” pour que “l’économie continue de tourner”, sans donner davantage de précisions.

Le gouvernement a déjà attribué à l’automne des aides de 6 milliards d’euros aux entreprises et de 20 milliards d’euros au secteur financier. Il avait aussi garanti les prêts interbancaires à hauteur de 200 milliards d’euros. En janvier, s’y étaient ajoutées des mesures de soutien aux exportations.

Devant la presse, Jan Peter Balkenende a évoqué des “plans qui génèrent de l’argent dans le futur”, et pas seulement des “plans qui coûtent de l’argent”. Mais, a-t-il mis en garde, “des solutions simples n’existent pas dans cette situation complexe”.

“La mission du gouvernement est grande: faire progresser la croissance économique, renforcer l’emploi et maintenir des politiques financières solides”, a poursuivi le Premier ministre.

Le gouvernement va procéder à “l’examen des investissements, économies et mesures structurelles de manière à ce que nous nous attaquions à la crise actuelle et en sortions grandis”, a-t-il annoncé en affirmant : “j’ai confiance dans la force des Pays-Bas”.

Selon la presse néerlandaise, le gouvernement de M. Balkenende doit réaliser en 2009 quelque 20 milliards d’économies pour respecter ses propres normes budgétaires qui limitent le déficit budgétaire à 2% maximum.