Les hydrocarbures ne seront pas de sitôt supplantées par les agro-carburants

La demande énergétique mondiale augmentera de 1,5% par an d’ici 2030. On
s’attendait à ce que cette demande augmente de 50%. Les hydrocarbures
resteront d’ici 2050 les principales sources d’énergie d’autant plus qu’ils
couvriront 80% tous les besoins en énergie, a affirmé Adnène Chihab,
l’ex-secrétaire général de l’OPEP lors du premier Sommet arabe économique
tenu récemment au Koweït. Car quoi qu’en pensent beaucoup, les
agro-carburants ne pourront pas remplacer le pétrole de sitôt. La croissance
de la demande en énergie touchera en premier lieu les pays asiatiques et
émergents qui se développent à un rythme rapide et particulièrement au
niveau des transports.

La Chine consomme à elle seule près de 10% du pétrole produit dans le monde
avec un parc automobile qui se multipliera par sept d’ici 2030. Adnène
Chihab a par ailleurs affirmé que 2008 a été la première année où la demande
du pétrole a régressé considérablement. Alors que les organisations
mondiales et particulièrement l’Agence internationale de l’énergie
prévoyaient une hausse constante des prix du pétrole afin d’encourager les
investissements dans la prospection pétrolière et la recherche de nouvelles
énergies contrairement à l’OPEP qui était toujours réservée par rapport à ce
genre de prévisions. Sachant que la demande en hydrocarbures a reculé à la
fin de 2008, le ralentissement des investissements à l’échelle planétaire a
accentué la baisse des prix de pétrole. Rappelons que la consommation de l’or noir en 2008, et contrairement aux
prévisions du ministère américain de l’Energie qui s’attendait à une
consommation de l’ordre de 1,8 million de barils par jour, ne s’est pas
accru. La croissance de l’offre mondiale des pays hors OPEP a également été
réévaluée à la baisse, passant de 680.000 à 460.000 b/j. Leur production
passerait ainsi de 49,74 à 49,49 mb/j, selon les dernières estimations. Par ailleurs, les stocks de pétrole des pays de l’OCDE ont diminué de 8,1
millions de barils pour le mois d’avril, relève un rapport de l’Agence
internationale de l’énergie. Adnène Chihab a attiré l’attention sur l’impact de la crise sur la
consommation énergétique. La baisse reste toujours d’actualité en 2009,
souligne-t-il, tout en précisant que les réserves en hydrocarbures des pays
consommateurs peuvent couvrir leurs besoins sur 57 jours alors
qu’auparavant, elles ne dépassaient pas les 54 jours. Le recul de la
croissance à l’échelle planétaire est derrière la baisse des prix du
pétrole.