Finance islamique et gestion du risque

Les principes financiers islamiques exigent de nouveaux standards de
gestion du risque. Partis de ce constat, la Banque du Liban et la Global
Association of Risk Professionals (GARP) se sont rapprochés dans l’optique
de répondre aux défis de la forte croissance et de la sophistication des
produits financiers islamiques. Les deux organismes projettent ainsi de
proposer un Certificat de gestion du risque dédié aux institutions
financières appliquant les préceptes de la religion musulmane. Ce dernier
est en cours d’élaboration pour un lancement prévu d’ici la fin de 2008.

“La demande croissante pour les produits financiers islamiques est le
facteur qui a motivé le développement du Certificat de gestion du risque
pour les institutions financières islamiques”, a déclaré le Dr Ahmad Jachi,
vice-gouverneur de la Banque du Liban. Et d’ajouter : “la croissance de ce
marché sera freinée s’il n’y a pas d’amélioration en matière de
transparence et si aucune approche normalisée n’est élaborée. Notre
objectif est d’établir des pratiques de gestion du risque reconnues au sein
des institutions financières islamiques et utiles aux banquiers du monde
entier”.

Comme l’aversion au risque ou l’appétence pour le risque sont des traits de
caractère les moins également partagés au monde, le potentiel de croissance
de ces produits est fort !

En effet, une large frange de la population attend la commercialisation de
ces produits financiers islamiques afin d’accéder au crédit et à de
nouveaux produits d’épargne sans avoir à se soucier du dilemme de
conscience posé par les produits de financement conventionnels. Toutefois,
la Bank Al-Maghrib par exemple a interdit de faire référence lors des
campagnes de communication à la connotation religieuse des produits de
finance islamique. Cette obligation est très contraignante car le label
halal est l’argument principal de vente de ces produits. Il est en effet
dommageable de restreindre la publicité de ces produits financiers dans la
mesure où ils pourraient contribuer de façon significative au financement 
de la croissance économique marocaine.

D’une niche spécialisée, la finance islamique a crû très rapidement durant
les trois dernières décennies pour devenir une industrie mondiale portant
sur plusieurs centaines de Md$.

En effet, le marché des fonds islamiques est en pleine croissance. Rien que
sur le marché New-yorkais, leurs encours sont estimés à environ 6 milliards
de dollars mais les spécialistes de Wall Street considèrent que la finance
islamique constitue un marché potentiel de 300 milliards de dollars.

Il n’est pas à douter que les institutions financières continueront
d’adapter leurs produits pour profiter de la liquidité actuellement
présente dans les pays musulmans.