La Bourse de Paris a lâché 6,38%, la morosité économique reprend le dessus

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à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[06/11/2008 17:49:05] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a terminé sur une lourde chute jeudi, le CAC 40 lâchant 6,38% dans un marché rattrapé par les inquiétudes économiques et peu sensible aux fortes baisses de taux en zone euro et en Angleterre.

L’indice vedette a plongé de 230,86 points à 3.387,25 points, dans un volume d’échanges de 5,1 milliards d’euros, après avoir cédé 1,98% la veille. La place parisienne s’est essoufflée après le très vif mouvement de rebond (+20,30%) enregistré entre le 27 octobre et le 4 novembre.

Londres a abandonné 5,70%, Francfort 6,84% et l’Eurostoxx 50 5,93%.

“Beaucoup de bonnes nouvelles avaient été anticipées, qu’il s’agisse des baisses de taux ou de l’élection de Barack Obama” à la présidence des Etats-Unis, a expliqué à l’AFP Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities.

Par conséquent, le CAC 40 n’a guère profité de la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de ramener son principal taux directeur à 3,25%, contre 3,75%, pas plus que du geste spectaculaire de la Banque d’Angleterre, dont le taux est descendu de 4,50% à 3%.

“De plus, on entre dans une phase de transition aux Etats-Unis puisque M. Obama n’entrera en fonction que le 20 janvier”, ce qui nourrit l’incertitude sur les mesures qui seront adoptées par la nouvelle administration, a souligné M. de Villepion.

Par conséquent, “le marché fait de nouveau place à l’économie réelle, qui n’est pas chose simple”, a-t-il estimé, évoquant notamment les chiffres du chômage américain, qui a moins reculé qu’attendu au cours de la semaine écoulée.

Le Fonds monétaire international a de son côté revu une nouvelle fois ses prévisions en baisse, et table désormais sur une contraction de 0,3% du produit intérieur brut des pays développés l’an prochain, pour la première fois depuis 1945.

Enfin, les publications trimestrielles et surtout les discours des sociétés ont dans l’ensemble déçu, puisque “tout est touché, secteur après secteur, alors qu’on ne s’est pour l’instant occupé que de la finance”, selon le vendeur d’actions.

“On va continuer à voyager dans des marchés +en tôle ondulée+, ballottés au gré des nouvelles de sociétés, qui devraient rester plutôt ingrates au quatrième trimestre, mais aussi aux premier et deuxième trimestres 2009”, a-t-il ajouté.

Alstom, après avoir longtemps résisté, a succombé à la morosité générale pour terminer en baisse de 5,99% à 38,12 euros, malgré un bénéfice net et des commandes supérieures aux attentes des analystes au premier semestre de son exercice 2008-2009.

Danone a déçu (-5,85% à 41,34 euros) en annonçant une croissance de son chiffre d’affaires pour 2009 inférieure de quelques points à l’objectif de croissance à moyen-terme, compris entre 8 et 10%.

EDF Energies Nouvelles a chuté (-9,74% à 25,58 euros) malgré des objectifs confirmés pour 2008.

Axa a plongé de 9,15% à 15,15 euros, sanctionné après l’annonce d’une baisse de 3,1% de son chiffre d’affaires sur neuf mois.

Iliad a reculé à l’unisson du marché, lâchant 5,87% à 58,36 euros, bien qu’il ait publié un chiffre d’affaires en hausse au troisième trimestre et confirmé ses objectifs.

Soitec a chuté de 14,06% à 3,73% après avoir pris 55% la veille en fin de séance, une envolée qui n’a “rien à voir avec les fondamentaux”, selon Natixis Securities, qui indique que “seules des spéculations autour d’une offre de rachat” avaient pu justifier une telle hausse.

Euronext (CAC 40)