Un Afro-Américain à la Maison Blanche : ce n’est plus de la fiction

obama1.jpg«S’il
existe encore des personnes qui doutent que les Etats-Unis sont un pays où
tout est possible, s’il y en a qui se demandent si le rêve de nos pères
fondateurs est encore vivant en nous, s’ils doutent encore de la puissance
de notre démocratie, eh bien, ce soir, je pense qu’elles ont reçu toutes les
réponses à leurs interrogations». C’est ainsi que Barak Obama, élu 44ème
président des USA, a attaqué son discours de victoire juste après l’annonce
des derniers résultats du vote et après avoir reçu les félicitations de son
rival Mc Cain.

Devant les dizaines de milliers de sympathisants dont le prêtre Jesse
Jackson et la célèbre Oprah Winfrey émus aux larmes, il a clamé que les
Etats-Unis représentent un et seul pays, celui des Blancs, des Noirs, des
Asiatiques, des Hispaniques et de tous ceux qui s’y sont réfugiés et qui
l’ont édifiés. «Que ceux qui doutent de nos capacités à réaliser
l’impossible sachent que le changement vient d’atteindre les Etats-Unis»,
a-t-il-déclaré.

La campagne électorale menée par Obama au nom du changement, de la
renaissance du rêve américain et de la revalorisation de la morale politique
et humanitaire américaines a apporté ses fruits.

«Je ne serai pas un président parfait, je ne garantis pas qu’il n’y
aurait pas entre vous et moi des désaccords ou que je ne prendrai pas des
décisions dont vous n’êtes pas convaincus, mais je peux vous promettre ceci
: je serai toujours honnête avec vous et je vous dirai toujours ce que je
pense et où je me situe». Non. Il ne s’agit pas d’une fiction et ça n’est
certainement pas la série culte 24h qui, la première, a présagé d’un
Président noir au bureau ovale. A 5h du matin, heure de Tunis, en Illinois,
on entonne l’hymne national et on encense le rêve américain qui a permis
l’accession d’Obama à la Maison Blanche. Les sceptiques avaient bel et bien
tort, la Maison Blanche change de couleur. Et c’est un jeune président,
cultivé, au fait des affaires du pays, charismatique qui veillera désormais
à restaurer un image meurtrie des Etats-Unis dans le reste du monde.

Trop de guerres, de politique sociales inéquitables, de promesses non
tenues, une crise économique qui a mis en faillite la première puissance
économique mondiale sont venus à bout des réticences des Américains
conservateurs qui n’ont jamais failli auparavant à leur loyauté envers les
Républicains.

Barak Obama a fédéré autour de lui toutes les races, le nombre de Blancs
qui l’ont soutenu était de loin supérieur à ceux qui avaient voté Clinton.
Parce qu’il a mené sa compagne électorale avec brio en dehors des
considérations d’ordre racial, idéologique ou religieux, il pense
réconcilier les Etats-Unis avec eux-mêmes et avec leurs partenaires de
toujours en Europe et ailleurs.

Lors du scrutin, dès le dépouillement des premiers résultats à la
fermeture des bureaux de vote, le président Obama a montré une avance
notable sur son concurrent John McCain. Il avait gagné l’appui de nombre d’Etats,
fiefs traditionnels du parti républicain et à leur tête l’Ohio, la
Californie, La Pennsylvanie, la Floride, le Nouveau Mexique…338 grands
électeurs lui assurent une victoire confortable. Obama prendra ses fonctions
le 20 janvier prochain.

Ce changement inattendu du vote traduit les conflits internes qui
secouent les Etats-Unis, Barak Obama a changé le comportement de l’électeur
américain et la carte électorale américaine. Espérons qu’il réussira à
rétablir les valeurs qui ont édifié l’Amérique, celles de la démocratie, de
l’égalité, de la liberté et de la paix. Comment se comportera t-il par
rapport à ses alliés, ceux qui l’on conduit à l’investiture suprême par les
moyens qu’ils ont mis à sa disposition? Les financiers de Wall Street?,Les
magnats des industries de l’armement, l’AIPAC qui lui a donnée sa
bénédiction? «We can make change», Nous pouvons changer les choses… Il l’a
assuré aux Américains. Attendons voir.