JO ou pas, le marché immobilier devrait rester florissant à Pékin

 
 
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és lors d’un salon à Pékin, le 8 juin 2008

[29/07/2008 06:42:26] PEKIN (AFP) Chen Jingnian n’a aucun doute: il a bien fait d’abandonner ses études d’ingénieur télécoms pour se lancer dans l’immobilier à Pékin, un secteur en pleine ébullition dans une ville transformée par les JO.

“Un salaire d’ingénieur est fixe, mais dans l’immobilier, pour un agent, le potentiel de croissance est beaucoup plus important”, affirme le jeune homme de 26 ans, dont le rêve est de posséder dans les trois ans une voiture de luxe d’une marque allemande, coûtant quelque 500.000 yuans (73.000 dollars), une belle somme en Chine.

“Beaucoup de nos clients investisseurs ont deux ou trois appartements. Le mois dernier, j’en ai même rencontré un qui en possédait plus de dix”, souligne-t-il.

Ce boom devrait perdurer bien après les jeux Olympiques de Pékin (8-24 août), estime-t-il, une opinion partagée par bon nombre d’analystes. Aussi Chen Jingnian, aujourd’hui employé de Century 21, prévoit à terme de devenir son propre patron.

Les prix dans la capitale chinoise ont bondi de 11,4% l’an dernier, pour une moyenne de 7,6% dans quelque 70 grandes villes du pays, selon les statistiques officielles.

Aujourd’hui, un appartement neuf à Pékin y est vendu 3,5 fois plus cher qu’en 2001, année où Pékin s’était vu attribuer l’organisation des JO, selon les estimations de 5i5j, un groupe qui possède plus de 300 agences immobilières dans la capitale.

Depuis 2001, les prix dans certains quartiers ont grimpé en flèche grâce aux énormes travaux d’infrastructures entrepris pour les JO, comme dans les environs du stade et de la piscine olympiques, désormais desservis par une ligne de métro.

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ères d’une agence de Pékin, le 18 décembre 2007 (Photo : Teh Eng Koon)

“L’impact du développement des infrastructures est important pour le marché immobilier”, constate le consultant spécialisé Jones Lang LaSalle dans un rapport.

Les nouvelles lignes de métro ont notamment permis au marché de s’étendre dans des zones moins développées de la capitale.

Mais, quel que soit l’optimisme de Chen, les prix semblent disproportionnés par rapport au niveau de vie: le m2 dans la capitale coûte un an de salaire net moyen. Certains économistes redoutent que la bulle ne finisse par éclater.

Les ventes cette année n’ont d’ailleurs pas été aussi brillantes que par le passé, entravées par toute une série de mesures destinées à refroidir le marché. En 2007, le gouvernement a notamment durci l’accession au crédit pour l’achat d’une résidence secondaire. Ces mesures ont été suivies d’une chute des prix dans le sud dès le second semestre de l’année dernière.

Depuis, les médias chinois spéculent sur l’avenir du secteur et le consommateur semble avoir quelque peu différé ses achats, le temps de voir la tendance du marché.

Mais, dans la capitale, elle devrait garder la même direction après les JO.

“Pékin a encore un fort potentiel de croissance” étant encore dans la jeunesse de son développement, estime Zhang Yukun, de l’agence immobilère Centaline China.

“Les JO ne sont qu’un accélérateur pour la ville, pas un moteur sans lequel la croissance s’arrêtera”, ajoute-t-il.

Les besoins en logements dans cette ville de plus de 16 millions d’habitants existent bel et bien.

“Il y a tant de nouveaux venus à Pékin chaque année et tant de jeunes de ma connaissance vivent encore chez leurs parents, en attente de leur propre appartement!”, s’exclame Liu Jing, une cadre de 34 ans venue du sud, aujourd’hui propriétaire à Pékin.

 29/07/2008 06:42:26 – Â© 2008 AFP