La FEDELEC appelle à la protection du secteur

«La contrefaçon, le marché parallèle et le jeu inégal entre les hypermarchés et les circuits de distribution sont des défis permanents pour le secteur des industries électriques», a indiqué M. Hichem Elloumi, président de la FEDELEC, lors du forum de la fédération, tenu le 9 juillet 2008. 

Des défis qui ont pour conséquences la perte de la compétitivité des entreprises concernées face à un marché informel en pleine expansion. D’autant plus que les professionnels dénoncent une certaine inégalité de traitement entre le marché parallèle et le marché organisé. Une concurrence déloyale qui nuit à la fois à l’entreprise et à l’administration. En effet, alors que les entreprises sont tenues de payer taxes et TVA, il n’en est pas de même pour le marché parallèle et la contrefaçon. D’où une perte de rentabilité pour l’entreprise mais aussi une perte de trésorerie pour l’administration.

A souligner qu’une loi, datant de juillet 2007, existe bel et bien pour empêcher ces pratiques, mais on est encore loin de l’appliquer. Ajoutons à cela que «les cadres de l’administration ne sont pas tous aptes à connaître tous les produits contrefaits. Il serait important, dans ce cas, d’organiser des séances de formation pour que ces cadres acquièrent les connaissances nécessaires», a précisé M. Ali Ben Aîd, un importateur de produits électriques.
 

Concernant les circuits de distribution, M. Elloumi a indiqué qu’une réglementation lourde pèse sur les commerçants, ce qui fait qu’on assiste à un jeu inégal entre ceux-ci et les hypermarchés. Il a, ainsi, appelé à l’établissement de solutions concrètes pour la protection des 2000 points de ventes classiques existantes.

Par ailleurs, dans le cas de certains produits électroménagers tels que les fers à repasser et les sèche-cheveux, une limitation de puissance a été opérée par l’administration. Une entrave sérieuse pour les industriels concernés puisqu’ils ne peuvent pas commercialiser leurs produits à l’étranger puisque la puissance maximale à l’échelle mondiale dépasse largement celle appliquée à l’échelle nationale (1500 watts pour le fer à repasser).
Egalement, pour les écrans plats (LCD et plasma), le marché organisé n’a pas la possibilité d’alimenter le marché aussi rapidement pour ce genre de produit, d’où le risque du marché parallèle.

«Prévenir vaut mieux que guérir», nous dit M. Lassaad Allani, vice- président de la FEDELEC. Comme recommandations, il propose à l’administration l’application des règles du cahier des charges et l’égalité entre le commerce parallèle et le commerce organisé. Pour les détaillants, il a recommandé un regroupement en centrale d’achat ou en indépendants sous une même enseigne ainsi qu’une adhésion en franchise.

Pour les institutions financières, il serait question d’instituer le crédit à la consommation, l’assurance sur le crédit, le contrôle de l’endettement et une centrale de risque et base de données. Au niveau des industriels, il est recommandé de s’ouvrir encore plus à la sous-traitance et de développer l’export.

«Le cas de la Turquie est un exemple à méditer. Beaucoup d’industriels se sont regroupés en sous-traitance, d’où la délocalisation forte de plusieurs marques internationales dans le pays. Parallèlement, La Tunisie constitue un terrain très favorable pour attirer ces géants de l’électroménager», a signalé M. Allani.

Bref, développer et exporter le know how tunisien et limiter les effets du marché parallèle, tels sont les principaux axes qu’il faudrait désormais élaborer pour assurer la pérennité du secteur et son efficience.

 


M.O.