Après l’éclaircie d’avril, Wall Street se met à rêver du printemps de mai

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[03/05/2008 13:25:04] NEW YORK (AFP) Après un mois d’avril positif, la Bourse de New York espère voir son printemps s’installer la semaine prochaine à la faveur d’un calendrier léger en publications macroéconomique et d’entreprises.

La semaine qui vient de s’écouler “a été très déterminante. Elle a marqué le début d’un changement de psychologie chez les investisseurs et les économistes”, explique Marc Pado, stratège chez le courtier Cantor Fitzgerald.

De pessimiste sur l’état de l’économie américaine, Wall Street est devenue neutre, estime M. Pado. “Les investisseurs sont dans une phase de transition”, affirme-t-il.

En indiquant tacitement que la baisse mercredi de 0,25 point, à 2%, de son taux d’intérêt principal pourrait augurer d’une pause monétaire, la banque centrale (Fed) a pris à revers les Cassandre.

D’autant que le Produit intérieur brut (PIB) a progressé mieux que prévu au premier trimestre, que l’emploi s’est dégradé à un rythme moins soutenu qu’attendu en avril, que le taux de chômage a baissé et que le dollar s’est redressé, repassant à 1,54 dollar pour un euro.

“Le scénario catastrophe a été écarté”, estime Rich Peterson, analyste chez Thomson Financial.

La première place financière du monde a ainsi connu “son meilleur mois d’avril depuis quatre ans”, souligne M. Pado.

L’indice vedette Dow Jones a progressé de 4,54%, l’indice Nasdaq à forte composante technologique de 5,86%, et le SP 500, plus large donc plus représentatif, de 4,76%. C’est également le meilleur mois des trois indices depuis octobre 2007

Leur évolution hebdomadaire a aussi été nette.

Le Dow Jones a par exemple clôturé pour la première fois au-dessus du seuil des 13.000 points pour la première fois depuis le 3 janvier, à 13.058,20 points (+1,29%). Le Nasdaq a quant à lui engrangé 2,23% à 2.476,99 points et le SP 500 1,14% à 1.413,90 points.

Cette bonne tenue des actions n’a pas néanmoins entravé une hausse du marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,845%, contre 3,866% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,565% contre 4,589%.

“La question à laquelle doit répondre Wall Street la semaine prochaine est de savoir si elle peut conserver ses gains. Comment va-t-elle digérer la forte hausse des récentes séances ?”, estime Rich Peterson.

En l’absence d’indices économiques et de publication de résultats d’entreprises majeurs, c’est en fonction de la consommation –plus de deux-tiers de l’activité économique– que les investisseurs vont prendre position.

Les contribuables américains touchant moins de 75.000 dollars par an commencent à recevoir les premiers remboursements d’impôts décidés par le gouvernement dans le cadre d’un plan de relance de l’économie, évalué à 152 milliards de dollars cette année.

Le gouvernement espère que ce plan massif permettra aux Etats-Unis d’échapper à la récession, ou du moins d’en amortir les effets.

“Le marché surveillera l’affluence dans les magasins et les groupes de distribution pour voir si les consommateurs dépensent”, indique Marc Pado.

Les investisseurs garderont également un oeil lundi sur l’indice ISM, mesurant l’activité dans les services en avril, et sur les chiffres de la productivité au premier trimestre mercredi, “car celle-ci nous dira quelle est la capacité des entreprises à digérer la hausse des prix”, d’après les analystes de Lehman Brothers.

Le discours du président de la Fed Ben Bernanke sur les défaillances et les saisies dans le crédit hypothécaire, lundi, retiendra aussi l’attention de Wall Street.

Côté entreprises, l’équipementier de télécoms Cisco (mardi) et le groupe de médias News Corp (mercredi) doivent publier leurs résultats trimestriels.

“La route du rétablissement de l’économie est certes encore longue, mais le marché est sur la bonne voie”, affirme Marc Pado.

 03/05/2008 13:25:04 – © 2008 AFP