Wall Street limite les dégâts après la vente de Bear Stearns
La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)
[18/03/2008 06:19:01] NEW YORK (AFP)
La Bourse
de New York a terminé lundi une séance agitée
sur une note contrastée, les investisseurs essayant de
se convaincre que le pire a été évité
avec la vente au rabais de la banque Bear Stearns: le Dow
Jones a gagné 0,18%, mais le Nasdaq a cédé 1,60%.
Alors qu’il était tombé de presque 200 points en
début de séance, le Dow Jones Industrial Average
(DJIA) a finalement pris 21,16 points à 11.972,25 points.
En revanche, l’indice Nasdaq, à forte composante
technologique, a reculé de 35,48 points à 2.177,01
points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui
baissé de 0,90% (-11,54 points) à 1.276,60 points.
La nervosité des marchés financiers est
remontée d’un cran lundi, à la suite du rachat de
la banque d’investissement Bear Stearns, déjà
renflouée d’urgence vendredi, par sa concurrente
JPMorgan Chase pour le prix dérisoire de 236 millions
de dollars, soit deux dollars par action, afin d’éviter
une faillite.
“Cela ravive les craintes sur la valeur de l’ensemble des
groupes de Wall Street”, a considéré Dick
Green, analyste de Briefing.com.
L’action de Bear Stearns s’est effondrée de 83,97%
à 4,81 dollars, tandis que celle de JPMorgan a
gagné 10,32% à 40,31 dollars, permettant à
l’indice Dow Jones de se maintenir à flot.
Mais dans l’ensemble, les rumeurs de problèmes de
liquidités qui pourraient à leur tour surgir chez
d’autres groupes financiers a pesé sur l’ensemble de ce
secteur: Lehman Brothers, en particulier, a chuté de
19,13% et le courtier MF Global de 65,13%. Merrill Lynch a
également lâché 5,36%, Citigroup 5,86% et
Goldman Sachs 3,72%.
Alors que les Bourses asiatiques, puis les Bourses
européennes ont terminé en fort recul, Wall Street
est parvenu à nettement limiter les dégats de
cette nouvelle crise de confiance.
“Le marché est rassuré que Bear Stearns ait
évité la faillite”, a expliqué Peter
Cardillo, analyste d’Avalon Partners. “L’action de la
Fed a évité un véritable effondrement de la
Bourse”, a-t-il ajouté.
Pour tenter de calmer les marchés, la Fed, qui a aussi
participé au sauvetage de Bear Stearns, a
décidé dimanche d’une nouvelle mesure d’urgence,
en abaissant de 0,25 point à 3,25% son taux d’escompte,
c’est-à-dire le taux de ses prêts aux grandes
institutions financières.
“Le marché considère finalement que la banque
centrale avait fait ce qu’elle devait”, a ajouté M. Cardillo.
A la veille de la réunion de politique monétaire de
la Fed, cela a encore renforcé les attentes d’une
nouvelle baisse importante du principal taux
d’intérêt directeur. Le scénario d’une baisse
directe d’un point de pourcentage gagnait en poids parmi les analystes.
De plus, la forte détérioration de l’indice de
l’activité industrielle dans la région de New
York, qui est tombé à -22,2 points, et le recul de
la production industrielle en février ont de nouveau
souligné le besoin d’un stimulus supplémentaire
pour l’économie.
Par ailleurs, les opérateurs boursiers, en plein
mouvement de concentration, ont attiré l’attention. Le
CME (Chicago Mercantile Exchange, -7,58% à 449,20
dollars) a annoncé l’acquisition du marché
new-yorkais du pétrole et des matières
premières, le Nymex (-11,58% à 84,30 dollars),
pour environ 9,4 milliards de dollars, un prix moindre que
celui annoncé au commencement de leur période de
négociations exclusives.
Le Nyse-Euronext a de son côté perdu 5,16% à
56,46 dollars, après le rachat vendredi de la
plate-forme métaux précieux du CME.
Parmi les autres valeurs en vue, le groupe de services
financiers H&R Block a gagné 5,09% à 18,36
dollars. L’investisseur Wilbur Ross va racheter sa filiale
de crédit hypothécaire, Option One Mortgage, pour
1,1 milliard de dollars.
Le marché obligataire, réputé moins
risqué, a profité des turbulences de la Bourse. Le
rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui
évolue en sens inverse du prix des obligations, a
baissé à 3,314%, contre 3,421% vendredi soir, et
celui à 30 ans à 4,282%, contre 4,358%.
